La décharge de Oued Smar, officiellement fermée depuis février dernier, continue pourtant de recevoir les déchets domestiques des Algérois. En moindre quantité, selon la plupart des employés de Netcom affairés sur les lieux, mais suffisamment pour contredire la thèse selon laquelle la décharge est en passe de devenir un beau jardin botanique. Les camions transportant les poubelles de la capitale continuent leurs va-et-vient incessants même si le nombre de rotations a diminué. Selon les autorités concernées, une partie en cours de réhabilitation est fermée pour étude de terrain. Le reste reste exploitable. En effet, le directeur de l'environnement, Sidi Moussa, avait annoncé, en mars dernier, que 6 forages étaient opérationnels sur le site et que 30 devaient prochainement être réalisés. Les raisons du retard de la fermeture de la décharge sont multiples. D'une part, il semble que l'annonce de sa fermeture ait été faite dans la précipitation suite à des intempéries qui ont affecté la région. De toute façon, la décharge « bâtie » sur un sol mouvant et argileux constituait un véritable danger pour l'environnement. Construite en 1978, elle occupait 32 ha et atteignait une hauteur d'environ 25 m. Avec ses quelque 3 millions de mètres cubes par an, entassés, ce sont surtout les nuisances dues au lixiviat et aux biogaz qu'il s'agit de stopper. Les risques étaient multiples et hormis sa saturation reconnue depuis les années 1990, l'absence de traitement des lixiviats, le risque de glissement et d'érosion des talus et la dégradation des terrains agricoles avoisinants le tableau plutôt alarmant devenait carrément catastrophique. C'est à ce titre qu'un bureau d'études a été engagé pour la modique somme de 2 milliards de dinars afin de procéder aux travaux nécessaires à la réhabilitation du site. A cet effet, il convient d'entreprendre la levée topographique, la recherche biotique fouillée et l'analyse des lixiviats ainsi que le captage des biogaz. Cette entreprise était censée durer 8 mois pour pouvoir entamer ensuite les travaux d'aménagement du jardin botanique, même si avant il convient de procéder à la couverture des déchets après leur nivellement, le réaménagement des talus et la récupération et le traitement du lixiviat. En attendant, il était convenu que ces déchets domestiques seraient envoyés au Centre d'enfouissement technique de Ouled Fayet. Sauf que déjà, courant mars, deux casiers sur cinq composants le CET étaient saturés et sachant que chacun a une capacité de 1,5 million de mètres cubes, c'est dire de l'endurance du CET. C'est à ce titre qu'il est envisagé d'ouvrir un autre Centre d'enfouissement technique à Staoueli. Et c'est pour toutes ces mauvaises raisons que la décharge de Oued Smar peut couler des jours heureux. Même si les déchets ne proviennent que des localités limitrophes telles que Dar Beïda ou Baraki, il n'en demeure pas moins qu'à défaut de lui trouver un remplaçant, les chances de voir la décharge fermée prochainement s'affaiblissent. Selon les dires des responsables interrogés par nos confrères en avril dernier, la décharge devrait fermer ses portes dans 24 mois.