Des centres d'enfouissement seront créés, et plus jamais les ordures ne seront déposées de manière anarchique. Véritable plaie pour l'environnement, la décharge publique de Oued-Smar sera fermée prochainement. En saturation évidente depuis 2000, la décharge a continué pourtant à recevoir les déchets, faute d'une autre alternative. La nouvelle politique de gestion des ordures privilégiera la création de centres d'enfouissement où les déchets seront traités de manière à ne pas agresser l'environnement. Inaugurée en 1978 pour remplacer l'ex-site de Baraki, la décharge de Oued-Smar s'étend sur une superficie de 30 hectares où sont déposés quelque 30 millions de m3 de déchets atteignant une hauteur de 25 mètres, soit l'équivalent d'un immeuble de 7 étages. Chaque jour la décharge réceptionne quelque mille voyages d'ordures effectués par des camions dont le tonnage varie de deux à vingt tonnes. La gestion de la décharge s'avère délicate d'autant qu'il y a un déficit en matière de matériel roulant. Lors de la visite qu'il a effectuée hier sur les lieux, M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'environnement, a mis l'accent sur la nécessité de réhabiliter la décharge afin de mettre un terme à la pollution qui menace tout l'environnement limitrophe. “Nous devons effacer cette plaie qui défigure la région et la capitale. Nous allons dépolluer les lieux avant d'entamer les travaux de réalisation d'un espace vert de 30 hectares. Nous récupérerons les biogaz que nous vendrons à la Bourse internationale de l'environnement. Ces gaz seront achetés par des pays qui dépassent leurs quotas de pollution”, affirme le ministre. D'ores et déjà une enveloppe de 2 milliards de dinars est allouée pour l'étude et la réalisation des travaux d'aménagement. Dans un premier temps, la décharge continuera à réceptionner les ordures. “Nous avons ouvert une piste vers le flanc gauche de la décharge que nous allons aménager en premier. Les ordures seront désormais stockées de l'autre côté. Dans la zone que nous traiterons en premier, nous tâcherons surtout de récupérer les biogaz pour parer à tout risque d'explosion. Nous nous attaquerons aussi aux eaux émanant des ordures et qui sont très nocives pour la santé”, affirme M. Benalia, DG de Netcom, l'entreprise chargée de la collecte et du traitement des ordures. De nouveaux sites de traitement des ordures sont à l'étude, il s'agira désormais de l'enfouissement des ordures. Au site de Ouled Fayet presque opérationnel, viendront s'ajouter d'autres lieux destinés à la même fonction, qui seront ouverts notamment à Staouéli et à Ouled Chebel. Il est prévu aussi la création d'un grand site qui prendra en charge les déchets des wilayas limitrophes à Alger. Par ailleurs et toujours dans le souci de gérer efficacement le problème des ordures dans les grandes villes, des décharges à l'air libre de plusieurs wilayas seront fermées pour être remplacées par des sites d'enfouissement. La politique de la gestion des ordures s'achemine, selon les responsables du secteur, vers le tri sélectif, seul moyen de diminuer le tonnage destiné aux sites d'enfouissement. Cette technique permettra de revaloriser des déchets pouvant être recyclés. Saïd Ibrahim