La wilaya de Boumerdès a consacré dernièrement un conseil de wilaya au dossier de l'environnement. Trois points étaient à l'ordre du jour : l'environnement urbain, industriel et la diversité biologique. Le directeur du secteur a exposé l'épineux problème de la gestion des déchets ménagers qu'il a estimés à «661 tonnes par jour au niveau de six communes à grande densité d'habitants comme Boumerdès. Le grand souci demeure, toutefois, l'éradication des points noirs, notamment les décharges sauvages», a-t-il relevé. Ce point a provoqué l'intervention du wali, qui a insisté sur la lutte à mener pour éradiquer ces décharges, rappelant que deux d'entre elles ont été fermées. Il reconnaîtra toutefois que «les moyens ne pourront jamais suffire tant qu'on sera confrontés à l'incivisme du citoyen. Il est également à déplorer la défection des APC. Il faut multiplier les campagnes de sensibilisation en parallèle avec la force publique pour espérer arriver à des résultats positifs». Des intervenants ont évoqué la nécessité de valoriser les déchets. «L'aspect économique ne doit pas être négligé, car les ordures peuvent offrir des possibilités de gains à engranger. Ainsi, le centre d'enfouissement technique de Corso assure une couverture de 65% de la collecte. La récupération du papier et du plastique peuvent se faire aisément pour les vendre en vue de les recycler. Cela peut générer des rentrées financières de l'ordre de 60 millions de dinars», a déclaré un cadre du secteur. Mais, des insuffisances ont été constatées. Sur les 625 025 tonnes de déchets que le CET traite, 75% proviennent de la wilaya d'Alger et la wilaya de Boumerdès n'y gagne rien, a-t-on déploré. On signalera en outre que 50% des gains générés par le CET sont destinés à la masse salariale, tout en faisant remarquer un manque de personnel. A ce sujet, le chef de l'exécutif de wilaya a donné des instructions pour revoir à la hausse les taxes sur les ordures. De plus, le casier du centre d'enfouissement est déjà saturé et on estime que la mise en service du second CET de Zaâtra, à Zemmouri, dans les prochains mois, devrait répondre aux besoins. Quant aux déchets industriels, des recommandations ont été faites, notamment «l'accompagnement des investisseurs et le partenariat public-privé». A propos de la biodiversité, il a été question de l'analyse des eaux de baignade, où une pollution a été signalée, du classement et du nettoyage des espaces verts et de la prise en charge des 99 requêtes parvenues à la direction de l'environnement pour la protection de la faune et de la flore. Enfin, le wali a appelé la direction de l'environnement à exercer pleinement son rôle de «police de l'environnement».