La conférence organisée, hier, par les associations Aids Algérie et El Hayet, et dont l'objet était la présentation de leur bilan respectif et du programme concocté pour la journée du 1er décembre, s'est transformée en véritable réquisitoire contre la presse nationale, qui a relayé les accusations de M. Makki, membre de la Fondation nationale pour la promotion de la santé (Forem). D'ailleurs, celui-ci ne s'est pas embarrassé, le 12 novembre, à fustiger le travail du Comité de coordinations médical (CCM), du ministère de la Santé et des associations, en les accusant de détournement de l'argent destiné dans le cadre du Global Fund, à la lutte contre le VIH/sida. Pour exemple, M. Makki citera le local somptueux des deux associations, situé à la rue Ahcène Khemissa, qui n'a pas été budgété dans le programme onusien. Piqué au vif par ces accusations, Adel Zeddam, président de l'association Aids Algérie, assure que M. Makki s'est fourvoyé en l'accusant d'avoir indûment occupé les locaux. « Les bureaux occupés à égalité par nos deux associations ont été acquis selon la réglementation en vigueur. Nous ne refusons pas que des audits soient lancés pour savoir ce qui en est réellement. Tous nos achats ont été répertoriés et dûment inventoriés », atteste-t-il, en accusant au passage la Forem d'avoir dilapidé l'argent du fonds dans des achats sans grande importance. La coordinatrice du comité de gestion, responsable de l'exécution du projet, sera égratignée à son tour par le conférencier. Mme Dekkar, qui a été relevée de ses fonctions, à l'entendre, ne devait pas prendre part à la conférence qu'a organisée la Forem. La coordinatrice, faut-il le rappeler, a assuré, lors de cette conférence, que le ministère de la Santé ne lui a pas signifié la décision de fin de mission et que sa demande d'audience n'a pas trouvé l'écho souhaité. Alors qu'elle n'a pas été bénéficiaire une première fois en 2002 de ce programme, l'Algérie en repostulant l'année d'après a vu ses propositions, soutenues par Onusida, validées par le Global Fund. Aussi, 8.9 millions de dollars lui sont accordés pour une période s'étalant sur trois ans. Le silence du ministère Reconnaissant qu'il y a un malaise dans la gestion du fonds, M. Makka éludera néanmoins la question des véritables responsables au sein du Comité de coordination médical (CCM), présidé par la secrétaire générale du ministère de la Santé. Seul récipiendaire et unique garant de l'argent débloqué, le département de Amar Tou s'est muré dans un silence, depuis les derniers rebondissements qu'a connus l'affaire, se contentant de mettre sur pied un comité ad hoc. Il est à noter que le ministère a signé un accord de subvention, le 2 septembre 2004, avec le Global Fund et 6.8 millions lui furent débloqués. La deuxième année du programme arrive à expiration alors que les fonds alloués à l'Algérie ne sont pas entièrement consommés, s'insurge M. Zeddam. « Seuls 2.5 millions ont été consommés alors que les donateurs du Fonds mondial sont intraitables sur l'absorption de l'argent alloué », insiste le président de Aidsen, avouant ses craintes liées à la probable suspension de ce fonds. « Si cela vient à se concrétiser, l'Algérie ne pourra pas postuler à nouveau l'année prochaine lors des prochains rounds. Les financements pour la troisième année sont compromis », conclut-il.