La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) tire la sonnette d'alarme concernant la gestion des fonds du Global Fund pour la lutte contre le sida en Algérie. Certaines organisations des Nations unies sont accusées d'avoir la « mainmise » sur le programme en citant l'Onusida et le PNUD. Tels ont été les deux points à l'ordre du jour de la conférence de presse animée, hier, par le directeur exécutif de la Forem, M. Makki. Après s'être félicité de la réhabilitation du Comité de coordination du pays, Contry Cordinating Mechanisms (CCM), en désignant un nouveau président, le professeur Mehdi, chef de service de médecine légale à l'hôpital Mustapha pacha et membre fondateur de l'association Aids Algérie, M. Makki a tenu à dénoncer les quelques points sombres qui entourent cette instance. Laquelle, selon le conférencier, a été gelée illégalement en juin 2006. La Forem estime qu'il est aussi illégal pour l'actuel CCM de travailler sur la base d'un travail effectué par le comité ad hoc qui s'est constitué suite au gel du CCM. M. Makki interpelle le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, afin de mettre un terme à tout ce « cafouillage ». « On cherche à rétablir une situation contraire à l'éthique au sein de cette institution », dira M. Makki, en soulignant que « la malversation commise par l'association Aids Algérie et dénoncée par l'ex-responsable de l'unité de gestion a été totalement ignorée. On veut camoufler une affaire que nous considérons très grave ». La Forem conteste les nouvelles dotations remises aux associations bénéficiaires de ce fonds. Elle considère qu'il y a deux poids, deux mesures dans cette affaire. « Les auteurs de la malversation qu'on tente de protéger et qui ont présenté un bilan négatif bénéficient d'une dotation de 140 000 dollars pour l'année 2006. Nous dénonçons ce type de comportement et nous ne comprenons pas comment ces pratiques continuent à exister ? », es-t-il signalé. M. Makki s'interroge par ailleurs sur la suppression du chapitre 5 du plan portant appui aux institutions, à savoir l'unité de gestion et les associations d'une enveloppe de 461 364 dollars de la dotation générale qui est de 3 550 000 de dollars pour l'année 2006. « Notre association veut travailler dans la transparence et dans le respect de l'éthique. Nous sommes prêts à ouvrir nos comptes à tout le monde », suggère-t-il, en annonçant que la Forem a rejeté la dotation qui lui a été attribuée en date du 26 décembre 2006 pour les activités de la même année et qui est de 500 000 DA, mais sans se retirer du CCM. « Nous refusons la dotation, mais nous continuerons à porter notre voix au sein du CCM pour sanctionner ceux qui ne travaillent pas et les malfaiteurs », a-t-il ajouté, en précisant que son association a été destituée de l'ensemble de ses activités. « Nous sommes limités à faire trois actions dans la lutte contre le sida alors que notre plan d'action porte sur une quinzaine d'activités. On veut nous éliminer du champ de la politique de la lutte contre le sida et du prochain conseil de lutte contre le sida qui sera rattaché directement au chef du gouvernemen. » Le directeur exécutif de la Forem n'a pas manqué de fustiger certaines organisations des Nations unies telles que l'Onusida et le PNUD qui « cherchent à nous faire échouer dans la politique de lutte contre le sida qui, en fait, n'existe pas dans ce pays. Nous dénonçons le monopole des organisations internationales qui nous imposent des orientations », a-t-il souligné, en signalant que l'Onusida ne cesse de répéter que l'Algérie « n'est pas prête pour le prochain financement ». Le conférencier a mis en garde contre le rôle « néfaste du système des Nations unies. Il constitue un jeu dangereux pour la souveraineté du pays », a-t-il déclaré. L'ex-coordinatrice de l'unité de gestion, qui a pris part à la conférence a, quant à elle, relevé une « dérive » du ministère de la Santé concernant sa décision de fin de fonctions. « Le ministère de la Santé a mis fin à mes fonctions le 27 juin 2006, mais sans me remettre de décision. Cette dernière n'a été notifiée que le 17 janvier par huissier de justice, chez lequel j'ai signé le document. A la direction des ressources humaines, au ministère de la Santé chargé de l'exécution de cette décision, on me certifie qu'ils n'ont aucun dossier me concernant », a-t-elle signalé, en précisant que « la sanction, dont je suis victime est intervenue suite à la dénonciation de la malversation et non pas pour mauvaise gestion », a-t-elle déclaré en réponse au président de l'association Aids Algérie. Rappelons que la subvention signée entre le ministère de la Santé et le Global Fund pour la lutte contre le VIH/sida est de 6,5 millions de dollars. Ce programme de deux années a fait l'objet d'une convention signée, en 2004, entre les deux parties et une budgétisation qui est attribuée aux ONG et aux institutions.