Le nouveau chef de l'exécutif, Mouloud Cherifi, a instruit les autorités locales de mener, chaque samedi, en collaboration avec la société civile des opérations de nettoyage à travers Oran. Dans la commune d'Oued Tlélat ainsi qu'au village Toumiat, il y a eu une mobilisation, hier, d'un important lot d'engins et des équipes en charge de la propreté. Une opération analogue est prévue pour samedi prochain dans la localité de Mahdia. C'est en application de l'engagement du wali d'assainir l'environnement de la wilaya dans le cadre de sa feuille de route annoncée lors de sa récente prise de fonction. Une opération qui se veut «pérenne» puisqu'elle aura lieu chaque samedi. Un constat partagé par nombre d'habitants et de vacanciers : la wilaya d'Oran est sale. Il faut noter, d'ailleurs, que de nombreuses cités, notamment celles nouvellement construites, sont devenues des décharges à ciel ouvert. Comme nous l'avons écrit dans nos précédentes éditions, la gestion des déchets ménagers est jusque-là marquée par de grandes failles à Oran. A commencer, par exemple, par les emplacements des bacs à ordures qui sont hasardeux et ne suivent aucune logique rationnelle. C'est le cas, par exemple, à la cité Akid Lotfi. En face du portail d'accès au CEM Zech Tayeb et à proximité d'une école primaire est implanté un point de collecte sauvage des ordures. Dans une pétition, les parents d'élèves réclament l'éradication de ce point de collecte. «Au-delà du spectacle désolant qu'offre ce point noir, les odeurs nauséabondes dégagées par le liquide malodorant (lixiviat) étouffent les élèves de ces deux établissements scolaires. En cette période d'été, surtout avec la forte vague de chaleur, les habitants souffrent, eux aussi, des odeurs générées par le lixiviat de cette décharge. Le lexiviat désigne le liquide issu des déchets qui coule des camions-bennes lors des opérations de collecte des ordures et qui rend l'air irrespirable. A chaque passage des camions de collecte, une odeur insupportable se dégage de ce liquide toxique déversé sur les rues. Un liquide reconnu dans la législation algérienne comme étant très polluant. «Ces liquides qui posent notamment un problème environnemental, doivent être soigneusement collectés et traités dans une station d'épuration pour prévenir ou réduire leurs effets nocifs sur l'environnement et la santé humaine», recommande un biologiste spécialisé dans l'environnement. Ce dernier préconise également aux équipes d'hygiène de nettoyer les chaussées à l'eau chlorée après chaque déversement de ce liquide lors des passages des camions de collecte des ordures à l'intérieur du tissu urbain. Quant à l'emplacement des bacs à ordures, un citoyen préconise de responsabiliser les habitants en optant pour un emplacement de bacs à l'extérieur de chaque ensemble d'immeubles et non pas en implantant de grands points de collecte pour toute une cité ou tout un quartier qui forcément deviennent de grands points noirs. Pour une émigrée et pour beaucoup d'autres que nous avons rencontrés à Oran, il est dommage que la ville d'El Bahia ne garde à présent que le nom. Et puis, il faut dire que dans moins de quatre ans, Oran est appelée à accueillir les Jeux Méditerranéens de 2021.