Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, poursuit sa tournée dans les pays du Golfe. Après avoir été en Arabie Saoudite, en Egypte, au Qatar et au sultanat d'Oman, M. Messahel a été reçu hier par l'émir du Koweït, cheikh Sabah Al Ahmed Al Jaber Al Sabah, auquel il a remis «un message d'amitié, d'estime et de considération qui lui est adressé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika», a indiqué hier un communiqué du ministère des Affaires étrangères, repris par l'APS. «Cheikh Sabah a chargé à son tour le ministre Messahel de transmettre au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ses salutations chaleureuses et fraternelles et ses sentiments de considération ainsi que ses vœux de progrès au peuple algérien», est-il ajouté dans le même communiqué. L'entretien a porté sur «la situation dans la région, en particulier les développements liés à la crise du Golfe». L'émir du Koweït est, pour rappel, le médiateur dans cette crise qui est loin de connaître son épilogue. M. Messahel, qui visiblement voulait jouer les bons offices dans la tension qui prévaut, a réitéré le soutien de l'Algérie aux efforts de la facilitation menée par l'émir du Koweït pour le règlement de cette crise. Le ministre des Affaires étrangères a également rencontré le président du Conseil des ministres koweïtien, cheikh Jaber Al Moubarak Al Sabah, avec lequel il a abordé «les questions liées à la coopération bilatérale ainsi que les perspectives de son renforcement et de son élargissement dans tous les domaines». Le ministre des Affaires étrangères a exposé à son interlocuteur «les opportunités d'investissement qu'offre le marché algérien dans différents secteurs, en particulier ceux de l'énergie, de l'agriculture, du tourisme et de l'industrie». M. Messahel a mis en avant la prochaine session de la commission mixte entre les deux pays, qui constitue un rendez-vous important pour la dynamisation de la coopération entre le Koweït et l'Algérie. M. Messahel et cheikh Jaber Al Moubarak Al Sabah «ont convenu de multiplier les visites de délégations d'hommes d'affaires en vue de développer les échanges économiques entre les deux pays», a affirmé le MAE dans le même communiqué. Le ministre des Affaires étrangères s'est rendu ensuite en Jordanie pour une visite de travail lors de laquelle il abordera avec les hauts responsables de ce pays la situation régionale, mais aussi la coopération bilatérale. M. Messahel a eu des entretiens avec son homologue jordanien Ayman Safadi. Il a également rencontré d'autres hautes personnalités du pays. M. Messahel a entamé sa tournée au Moyen-Orient le 30 juillet. «Les entretiens qu'aura le ministre avec ses homologues porteront essentiellement sur l'examen des relations bilatérales, les voies et moyens de leur renforcement ainsi que les questions d'ordre régional et international, en particulier, la situation dans le monde arabe, les crises qui affectent la Libye, la Syrie, le Yémen et la région du Golfe», avait annoncé le MAE dans un communiqué. La lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent et la question palestinienne sont également inscrits à l'agenda des entretiens. Après la Jordanie, M. Messahel se rendra au Bahreïn et en Irak. L'Algérie, faut-il le rappeler, a adopté une position neutre dans la crise qui secoue les pays du Golfe tout en appelant au dialogue pour dépasser les divergences et les différends entre les dirigeants des pays de la région. «L'Algérie suit avec une grande préoccupation la dégradation des relations entre certains pays du Golfe et de la région et ses répercussions sur l'unité et la solidarité du monde arabe», avait indiqué le 6 juin dernier un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «Tout en appelant l'ensemble des pays concernés à adopter le dialogue comme seul moyen de régler leurs différends et de transcender les divergences qui peuvent naturellement surgir dans les relations entre Etats, l'Algérie appelle à la nécessité d'observer, en toutes circonstances, les principes de bon voisinage, de non-ingérence dans les affaires internes des Etats et du respect de leur souveraineté nationale», avait ajouté le communiqué. «L'Algérie reste confiante que les difficultés actuelles ne peuvent être que conjoncturelles et que la sagesse et la retenue finiront par prévaloir tant les véritables défis qui se dressent devant la marche des pays et des peuples arabes vers une solidarité agissante et une unité effective sont nombreux, dont le terrorisme n'est pas des moindres», avait conclu le MAE. Une position qui a été saluée par le Qatar. «La position de l'Algérie est honorable. C'est le premier pays à avoir rendu public un communiqué pour appeler au dialogue et c'est ce à quoi nous œuvrons avec de nombreux pays dans la région», avait affirmé le sultan Bin Saad Al Muraikhi, ministre qatari des Affaires étrangères.