Chez les “chargeurs” de cartes,ça ne désemplit pas...La demande reste toujours forte,et la question lancinante : “A-t-on trouvé le code ou pas encore ?” A chaque fois que TPS disparaît de notre écran, c'est la panique. Les accrocs du numérique via le piratage paraissent en tous cas désemparés quand les hackers n'arrivent pas à trouver la formule magique qui redonne vie à la télévision.Car en l'absence de la multitude de chaînes venues du ciel auxquelles on s'est habitués,tout parait morne, vide de sens dans une boite à image locale qui n'a pas grand chose à offrir en guise de compensation, ou pour être plus didactique qui n'a pas les moyens pour soutenir la concurrence.Ce phénomène de dépendance vis à vis de la carte pirate, et donc des programmes des chaînes étrangères qu'ils soient sportifs,d'information, de divertissement ou autres, dure déjà depuis plusieurs années. Il traduit à lui tout seul l'important mouvement de désertion subi par la télévision nationale malgré ses louables efforts pour retenir sa clientèle,et contredit par conséquent les sondages d'opinion les plus réalistes qui veulent prouver le contraire.” L'ENTV, c'est notre télé, mais je suis désolé de le dire,elle n'arrive plus à satisfaire les goûts des algériens qui se sont développés par ailleurs, comme celui prononcé pour le cinéma par exemple.il n'est plus possible de voir un bon film américain, français ou italien en soirée chez nous” nous dit un cinéphile qui a essayé de sortir de l'engrenage du numérique mais en vain...En matière de programme cinématographique,l'Unique a en effet complètement dégringolé.Si quelques années en arrière le téléspectateur algérien avait encore la chance de pouvoir suivre d'excellents films, et même des films de séries, qui donnaient une consistance certaine à notre petit écran, il a dû avec le temps se rendre à l'évidence que cette tradition a disparu on ne sait trop pourquoi , pour laisser place à une singulière pratique de replâtrage consistant à fait appel à l'utilisation des vieilles bobines de films algériens qui n'en peuvent plus d'être diffusés et rediffusés...Ces bobines qui ressemblent à des reliques ne servent en fait qu'a meubler un trou dans la grille qui aurait dû être exploité autrement si les responsables de la programmation avait réellement le soucis de donner au cinéma la place qu'il mérite à la télévision. Ce n'est , en tout état de cause,pas la reprise en permanence des archives qui ont fait leur temps, ni le recours aux produits... hindous de seconde zone qui curieusement font subrepticement un intrusion remarquée chez nous qui pourront refaire le retard de l'unique ou la place du septième art semble aujourd'hui totalement perdue en comparaison de ce qui se faisait avant.Il parait, en effet, loin le temps ou notre télé avait une vraie vocation cinématographique, voire cinéphile avec une diffusion de films très équilibrée le long de l'année et une émission-débat hebdomadaire d'excellente facture comme “télé ciné club” qui nous réconciliait avec les grandes productions universelles .A l'époque, notre petit écran n'avait aucun rival, mais cela ne l'empêchait pas de laisser transparaître une volonté réelle de répondre à l'attente de son public.A l'heure de la diversité et des ouvertures médiatiques, cette volonté a paradoxalement décliné au lieu de s'accroître pour faire face à une adversité concurrentielle impitoyable. La mort lente du cinéma dans notre télé a eu des conséquences dramatiques sur le reste du programme puisque c'est elle qui pousse le téléspectateur à aller chercher l'essentiel de son plaisir cathodique ailleurs.Elle réduit aussi considérablement l'impact des autres émissions qui ne pas toutes forcément mauvaises. Les moments avec Qâada,Saraha Raha, Passerelles,Expression Livre,etc... pour ne citer que quelques émissions qui marchent ne sont pas dénués d'intérêt, mais sans un bon film que vaut la soirée ?La question mérite d'être pensée par la direction de l'ENTV qui a tout à gagner en redonnant au cinéma la fonction éducative et distractive qui lui revient de droit.Et ceci pour deux raisons : la première est qu'une grande chaîne digne de ce nom ne peut se faire sans un programme cinématographique qui épouse l'air du temps.La seconde est qu'en récupérant son public, elle récupère sa crédibilité.