Laouar Salima, une Algéroise, se donne pour mission le nettoyage des deux communes, Belouizdad et Sidi M'hamed. Rendre propre Alger n'est pas aussi simple. Dans de nombreux quartiers, des groupes s'occupent du nettoyage, des associations également essayent tant bien que mal et font de leur mieux en organisant des opérations de nettoyage et de collecte des déchets qui jonchent les rues, les routes, les trottoirs et les espaces verts. La tâche reste tout de même ardue, surtout quand on voit les déchets revenir aussi vite. Des citoyens que l'on pourrait qualifier d'«éco-responsables» essayent eux aussi de s'organiser pour rendre les lieux de vie plus agréables, en collectant tout ce qui traîne sur le sol et dans les plantes vertes, qui, parfois, deviennent des plantes en plastique, en raison des nombreux sacs en plastique qui les recouvrent. C'est un spectacle que nous avons tous observé. Parmi ces Algérois qui essayent de faire de leur mieux, une Algéroise qui s'est donné pour mission de nettoyer deux communes voisines, à savoir Sidi M'hamed et Belouizdad. Pour essayer de rendre le paysage moins repoussant, Laouar Salima, que nous avons rencontrée, fait de son mieux pour nettoyer, sensibiliser, informer, même si, il faut l'avouer, ce n'est pas chose facile au quotidien. Mme Laouar explique cette initiative : «Des touristes m'ont accostée me demandant où se trouve le jardin d'Essai d'El Hamma, après orientation, j'ai décidé d'emprunter le même chemin qu'eux, à savoir celui qui longe la commune de Belouizdad pour arriver au niveau de l'entrée qui se trouve à côté de la bouche de métro qui porte le nom du jardin. Après une longue marche, je me suis rendu compte que si le jardin est beau de l'intérieur, de l'extérieur c'est totalement le contraire. Les trottoirs sont sales, le moindre pas fait remonter une eau sale et les ordures sont aussi visibles que les nuages dans le ciel.» Notre interlocutrice ne s'arrête pas là. Elle explique aussi qu'elle a arpenté la rue Hassiba Ben Bouali de long en large et son constat personnel semble alarmant. «Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi nous avons des habitudes aussi impropres vis-à-vis de l'environnement que nous peuplons. Nous passons notre temps à nettoyer nos lieux d'habitation, mais nous passons également notre temps à salir et à détériorer nos rues, nos cités, des immeubles entiers. La culture de l'éco-responsabilité nous fait défaut et plus le temps passe, plus la situation se dégrade», dénonce Mme Laouar. Le ramassage des ordures se fait au quotidien, les éboueurs, qu'ils soient de Netcom, pour la région urbaine de la capitale, ou d'Extra-Net, pour la région suburbaine de la wilaya, sont présents sur le terrain à longueur de journée. «C'est la culture du déchet que nous n'avons pas et qui nous manque cruellement. Nous passons notre temps à jeter nos ordures ménagères, les sacs-poubelle commencent à s'entasser dans les bacs à ordures dès le matin, et ce, jusqu'au soir, au moment où les camions arrivent, mais il est trop tard, les poubelles débordent, les sachets se sont détériorés à cause des animaux qui les déchirent. Il faut imposer une heure fixe pour jeter nos ordures afin d'éviter les nombreux désagréments», suggère notre interlocutrice. Dans son plan de nettoyage des communes, elle opte pour une large campagne de sensibilisation avec comme slogan «Alger plus propre», qui est également le nom de la page Facebook ouverte spécialement pour l'occasion. Mme Laouar a également rapporté, pendant notre rencontre, que des membres de l'APC de Sidi M'hamed se sont engagés à nettoyer les grandes artères de la commune une fois par mois à grande eau et avec des détergents. Dans la même optique et pour essayer d'attirer dans ses rangs plus de monde, elle lance un appel aux associations. «Etant une simple citoyenne qui essaye de rendre l'environnement plus agréable, j'appelle toutes les personnes, les associations et les autorités compétentes à s'engager dans ce combat, en mettant en place des campagnes de sensibilisation à travers les écoles, les cités et même les mosquées. En adoptant également une attitude plus responsable, nous pourrons petit à petit redonner à Alger sa blancheur d'autrefois», conclut Mme Laouar.