Au service des urgences médico-chirurgicales, à l'EPH d'El Milia, mis à rude épreuve par l'afflux croissant de malades, le wali s'est enquis des conditions d'accueil et de prise en charge. C'est en pleine tourmente du secteur de la santé, secoué à l'échelle nationale par l'affaire du décès d'une jeune parturiente à Djelfa, que les autorités de la wilaya de Jijel, et depuis l'arrivée du nouveau wali, Bachir Far, se sont fixé pour priorité de mettre sous la loupe le fonctionnement des structures hospitalières. Dès sa prise de fonction, le tout nouveau chef de l'exécutif n'a pas perdu de temps pour aller s'enquérir de la situation des trois hôpitaux de la wilaya. Et c'est à l'EPH Mohamed Seddik Ben Yahia, au chef-lieu de wilaya, qu'il a entamé ses visites d'inspection, qu'il a par ailleurs tenues secrètes. «Il est arrivé à 1h du matin», annonçait-on sur les réseaux sociaux, avant que les services de la wilaya ne confirment ce déplacement inopiné en pleine nuit. Quelques jours plus tard, c'est vers l'hôpital Medjdoub Saïd de Taher, une structure de 240 lits, dont l'âge de viabilité est dépassé, qu'il s'est déplacé dans les mêmes conditions, soit sans protocole ni délégation pour l'accompagner. Jeudi dernier, c'est à l'EPH Bachir Mentouri d'El Milia qu'il s'est déplacé dans le cadre de la même mission. Aux services des urgences médico-chirurgicales, mis à rude épreuve par l'afflux de plus en plus croissant de malades, le wali observe, fait le tour des salles et s'adresse à une jeune médecin. «Etes-vous débordée ?» Signe du débordement de l'ensemble du service, les malades sont allongés sous perfusion ou dans l'attente d'un soin qui soulagera leur mal. Au service de pédiatrie, c'est le directeur de l'établissement, Amar Kharoub, qui s'adresse au wali : «Notre taux d'occupation des lits dépasse les 100%.» «C'est à cause de la saison estivale ?», interroge le wali. «Non, c'est le taux enregistré toute l'année», lui affirme le directeur, comme pour rappeler que c'est l'établissement dans son ensemble qui enregistre ce taux élevé d'occupation des lits à longueur d'année. A l'issue d'un bref échange avec deux pédiatres, le wali repart pour aller s'enquérir de la situation des autres services. Il ne manque pas de vérifier si les ascenseurs fonctionnent, avant de monter aux étages supérieurs pour prendre contact avec les malades et le personnel soignant. A travers ces déplacements, la situation est maintenant plus claire pour discerner les difficultés d'un secteur qui a davantage besoin de médecins spécialistes, qui le quittent souvent pour le privé, et d'un renforcement des capacités d'accueil des structures hospitalières existantes. En attendant que des solutions soient apportées à ces insuffisances, des opérations de réhabilitation de certains services et leur renforcement par des équipements médicaux modernes ont été entamés, selon les autorités de la wilaya. Une enveloppe de 15 milliards de centimes est mobilisée pour ces opérations, en plus de l'affectation de toute une promotion de personnel spécialisé et d'aides-soignants dans les différents établissements de santé.