Notre confrère Khaled Mahrez s'est éteint, hier, à Alger, suite à une longue maladie. Le journaliste, dont la carrière n'avait d'égale que sa lutte inlassable pour une presse libre et indépendante, était âgé de 49 ans. « Trop tôt ! », témoignent, émus, ses nombreux amis. D'abord ceux d'El Watan, où le défunt a passé quatre « inoubliables » années, de 1992 à 1996, en tant que journaliste à la rubrique économie. Il faut dire que la signature de Khaled Mahrez a été, pendant de longues années, une référence pour les questions pétrolières et gazières. C'est à l'APS où Khaled s'était illustré en tant que journaliste spécialisé en énergie. C'était au début des années 1980. « Je dois dire qu'il a contribué, en tant que jeune rédacteur de presse, au lancement du service économie. Son responsable, qui l'a d'ailleurs beaucoup aidé à l'époque, est Ahmed Belaïd, aujourd'hui retraité », se souvient Tayeb Belazoug, responsable de rédaction à l'APS. Khaled a quitté l'agence en 1989 pour constituer le noyau rédactionnel d'Alger républicain, avant de tenter une autre aventure avec l'équipe fondatrice du Matin, aujourd'hui à l'arrêt. Presse et militance, telle était la vision de ce journaliste « entièrement engagé », relève un des ses amis. Il sera le premier journaliste algérien, avec Lazhari Labter, à gérer le bureau d'Alger de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), dont le siège est à Bruxelles, en Belgique. A ce titre, il n'hésitait jamais à « embêter » les dirigeants centraux de cette ONG internationale, implorant celle-ci à investir dans la formation des jeunes journalistes algériens. Les appels qu'il lançait aux confrères étrangers étaient légion. Surtout ceux qui suggéraient une plus grande solidarité avec les journalistes algériens lorsque ces derniers étaient la cible du terrorisme. « L'urgence, c'est l'aide à la reconstruction de la Maison de la presse, détruite par un attentat terroriste le 11 février 1996, mais aussi la levée des pressions que fait peser le pouvoir algérien sur la presse », a-t-il déclaré, lors d'un séjour à Paris, en mars 1996. Khaled Mahrez s'était rendu en France dans le cadre d'une campagne de solidarité. Il accompagnait Zoubir Souissi, alors directeur du Soir d'Algérie, et Lazhari Labter. Khaled Mahrez était secrétaire général du Centre algérien pour la défense et la promotion de la liberté de la presse. Il n'avait aucune honte à rappeler l'un des mandats (de cette organisation), dont il était investi, à savoir « jouer le rôle de chien de garde de la liberté de la presse en Algérie ». Khaled Mahrez, qui laisse deux enfants, a été parmi les membres fondateurs et animateurs de la revue de référence Med-Energie. Khaled Mahrez a perdu ses parents très jeune. Son père, moudjahid connu de la région de Aïn Defla, est mort, les armes à la main, à l'âge de 27 ans. Sa mère est décédé six mois après la disparition de son père.