Ali Hadj Ali, expert-comptable, commissaire aux comptes et expert fiscal judiciaire, s'est éteint mercredi dernier à l'âge de 76 ans à Paris des suites d'une longue maladie. Le défunt était connu pour avoir milité dans le mouvement de Libération nationale, notamment dans les rangs de l'OCFLN, s'engageant à fond dans le combat libérateur. Ali Hadj Ali était à l'époque étudiant à l'Ecole supérieure de commerce d'Alger et ancien membre des Scouts musulmans d'Algérie (SMA) et du PPA-MTLD et avait été chargé par Abane Ramdane de trouver un endroit discret pour la mise en place d'un laboratoire clandestin de fabrication de bombes artisanales. Après l'indépendance, il s'est consacré au métier de la comptabilité. Un de ses confrères témoigne de l'engagement de celui qui est considéré par ses pairs comme pratiquement le doyen des experts-comptables de l'Algérie indépendante. On se rappelle, à ce titre, que le jeune militant de la cause nationale a dû ouvrir une école de formation de comptabilité au lendemain de l'indépendance du pays, qui sera nationalisée par la suite. Ali Hadj Ali était l'homme dont les compétences étaient reconnues de tous, mais aussi sa rectitude morale et son engagement sacerdotal tant pour le pays que pour le métier. Certains de ses confrères se rappelleront que l'expert-comptable voulait tellement donner à la jeunesse qu'il a tout tenté pour faire bénéficier les jeunes majors de promo d'une bourse d'études à l'étranger aux frais de l'Ordre national des experts-comptables. Cet Ordre des experts-comptables qu'il a présidé dans les années 1990. L'homme a été l'unique expert-comptable algérien certifié en normes comptables internationales par les institutions officielles. Il a été le commissaire aux comptes durant trois mandats du journal El Watan, où il a eu particulièrement de nombreux amis depuis sa création. Ali Hadj Ali est connu pour ses compétences, sa grande probité intellectuelle et son humanisme. Dans ses nombreuses contributions publiées dans la presse nationale, fortement remarquées par leur objectivité et leur rigueur, ce dernier a apporté un éclairage remarquable aux lecteurs et aux initiés touchant aux grands problèmes de l'heure. C'est ainsi qu'à El watan, ses chroniques financières et ses synthèses ont été très fortement appréciées. Ali Hadj Ali était devenu une référence dans son domaine. Ses nombreuses chroniques dans le supplément « Economie », qu'il a animé avec art, vont nous manquer amèrement. Avec sa disparition, l'Algérie perd un expert de renommée internationale et un homme plein d'humanisme et au parcours très riche.