Le juge d'instruction en charge de l'enquête sur le vaste scandale de corruption qui éclabousse l'APC de Bouhmama, commune située à 70 km au nord-ouest du chef-lieu de wilaya, a décidé le renvoi de l'affaire devant la chambre d'accusation, afin d'examiner l'acte d'accusation contre le P/APC de Bouhmama et son adjoint, a-t-on appris d'une source fiable. En sachant que le tribunal de première instance de Khenchela a ordonné, récemment, le retrait des passeports du maire, son adjoint et son épouse, poursuivis en justice, pour des affaires de corruption. Le juge a fixé la date d'audition au 28 août prochain. Une affaire qui remonte à il y a trois ans, suite à une plainte de Nadir Azizi, adressée au procureur de la République de Kaïs, où il affirme qu'il a été surpris de retrouver son nom et sa signature dans les PV d'ouverture des plis du marché, portant l'attribution de 5 marchés en une seule fois à l'épouse du président de la commission des marchés -et vice-président de l'APC de Bouhmama-, accusant certains membres de l'APC, d'avoir falsifié sa signature. Nadir Azizi a également déclaré dans sa plainte que le maire a tenté de l'obliger de signer sur les PV, mais il a refusé de le faire.les expertises en comparaison d'écritures et de signatures, qui ont été faites par le laboratoire régional de la police scientifique et technique de Constantine, ont confirmé la falsification de la signature de Nadir Azizi, membre de la commission d'évaluation dans cette municipalité, secouée par de nombreux scandales de corruption ces jours-ci (El Watan a pu visionner le contenu du rapport qui confirme la falsification). En 2015, dans une requête adressée au procureur, le bureau de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LAADH) a appelé à l'ouverture d'une enquête approfondie sur des affaires présumées de corruption à Bouhmama. Il est question de violation du code des marchés publics au niveau de l'APC, de faux et usage de faux, de falsification de documents officiels et de surfacturations. La LADDH pointe du doigt certains élus de cette commune pour un monopole de fait sur 2 marchés –les contrats n° 02/2013 et 07/2013–, attribués à une seule société, qui plus est, gérée par l'épouse du vice-président de l'APC, qui est en même temps président de la commission des marchés. Les prix unitaires sur les contrats signés dépassent très largement les prix en usage sur le marché : à titre d'exemple, un simple stylo est facturé à 750 DA, un stabylo à 400 DA, un crayon à 75 DA, etc. Le coût facturé de ces fournitures de bureau dépasse tout entendement.