Des membres de l'exécutif communal accusent le P/APC d'actes de gestion enfreignant la réglementation. Décidément, rien ne va plus à l'APC de Souk El Had, à l'est de Boumerdès. Accusations d'attributions douteuses de marchés publics, de falsification de procès-verbaux, de facturation erronée ; certains actes de gestion de cette collectivité sont entachés d'irrégularités, selon des membres de l'Assemblée communale. Le P/APC, Boualem Goumaitre, élu sur la liste du Parti des travailleurs, est accusé par des membres de l'exécutif communal d'avoir falsifié le PV d'ouverture des plis du marché portant étude et réalisation d'une placette avec escaliers à la cité 20 Août d'un montant de près de 10 millions de dinars. Les élus contestataires, Dekiche Farid et Timizar Lounès, issus du parti de Louiza Hanoune, avaient déposé plainte contre le P/APC pour faux et usage de faux. «Le maire a déchiré trois feuilles du registre de l'ouverture des plis et les a remplacées par trois autres qui portent de fausses signatures du président de la commission d'ouverture des plis», s'indignent les contestataires qui ont dénoncé ces irrégularités auprès du procureur près le tribunal de Boudouauou. Les griefs retenus contre le premier magistrat de la commune ne se limitent pas qu'à cela. Il lui a été reproché aussi de n'avoir pas respecté la réglementation en vigueur dans l'octroi d'autres marchés, notamment celui relatif à l'acquisition et à l'installation d'un panneau électronique au siège de l'APC. Un marché dont le montant (93 millions de centimes) qui lui a été consacré est jugé excessif. «En sus de cela, le marché a été payé sur le budget de fonctionnement alors qu'il devrait être inscrit sur le budget d'équipement», déplorent-ils en dénonçant le silence «complice» du contrôleur financier et du comptable, un élu sur la liste Ahd 54. Nos interlocuteurs exhibent même des documents qui attestent leurs dires, notamment le PV de la commission d'évaluation qui contient des noms de membres qui n'avaient pas siégé à la réunion. Le maire est accusé aussi d'avoir notifié le service fait, ce qui n'est pas de ses prérogatives, à une entreprise qui n'a pas réalisé toutes les opérations d'aménagement urbain contenues dans le cahier des charges. Selon nos sources, une commission d'enquête composée des inspecteurs de la wilaya s'est déplacée à la commune et a procédé à la vérification de tous les documents qui auraient été falsifiés. Comme elle a entendu plusieurs élus et fonctionnaires de la commune pour faire toute la lumière sur les irrégularités susmentionnées. Contacté, le P/APC nie les griefs portés à son encontre en précisant n'avoir jamais signé à la place des autres membres de la commission d'ouverture des plis. M. Goumaitre parle de «certaines erreurs qui ont été commises sur le PV de la même commission, ajoutant n'avoir jamais usé du trafic». Il est à rappeler que de nombreux P/APC de différentes communes de la région ont été suspendus de leurs fonctions par le wali en application de l'article 43 du code communal en raison des plaintes déposées à leur encontre pour des affaires liées à la gestion de deniers publics. Les derniers maires qui ont fait les frais de cette loi sont ceux de Khemis El Khechna et Légata. En 2012, au moins sept ex-présidents d'APC ont été suspendus de leur poste par l'actuel wali à quelques mois des élections municipales en raison des poursuites judiciaires enclenchées contre eux pour non-respect de la réglementation en vigueur dans l'octroi des marchés publics.