Les dettes des clubs professionnels algériens, et par conséquent leurs problèmes, ne font apparemment que s'accumuler. D'où finalement la décision du bureau fédéral de la Fédération algérienne de football (FAF) de leur fixer un ultimatum (15 décembre) pour qu'ils «assainissent» leur situation financière. A cet effet, l'instance fédérale a signalé dans le procès-verbal de sa dernière réunion, qu'en Ligue 1, seuls le NA Hussein Dey et l'USM Alger n'ont pas de dettes envers les joueurs et entraîneurs relatives à l'exercice écoulé (2016-2017). Les quatorze autres (les clubs ayant évolué en Ligue 1 la saison passée) ont enregistré des dettes envers joueurs et entraîneurs de plus de 35,9 milliards de centimes. En Ligue 2, le chiffre est également assez important, puisqu'il avoisine les 20 milliards de centimes. Evidemment, cela concerne les «litiges» qui ont atterri sur le bureau de la Commission de résolution des litiges (CRL). Il y a beaucoup de joueurs qui tentent, par exemple, de régler leur différend financier avec leur président, à l'amiable. Le bureau fédéral a estimé que ces sommes étaient «énormes» et qu'il faudrait, par conséquent, réagir avant que la situation ne s'aggrave. C'est pour cela que la Faf a décidé d'accorder aux différents clubs un délai jusqu'au 15 décembre pour assainir leur situation. Le constat n'est pas nouveau et les choses semblent plus compliquées au niveau du championnat amateur. «Des clubs évoluant dans les divisions amateurs traînent encore des dettes anciennes d'un montant de plusieurs millions de dinars», ajoute-t-on de même source. Qu'ils soient «amateurs» ou «professionnels», la majorité des clubs algériens dépensent plus qu'ils ne rapportent. Les salaires des joueurs ont connu une hausse vertigineuse ces dernières années sans que les recettes des clubs ne connaissent la même courbe ascendante. Lancé en 2010, le football professionnel devait être «encadré» par la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG). Mais celle-ci n'a jamais été mise sur pied de manière concrète. Le nouveau président de la FAF, Kheireddine Zetchi, avait promis dès son élection en mars dernier de «réactiver» cette entité. Mais des dirigeants de clubs usent de tous leurs poids pour qu'une telle initiative n'aboutisse pas.