Les prix du pétrole ont évolué à la baisse, hier, malgré la tempête Harvey qui secoue actuellement la région du Texas aux Etats-Unis. Une baisse qui n'est cependant pas très prononcée pour le brent qui a à peine glissé sous les 52 dollars. De ce fait, la différence de prix entre le baril de brent coté à Londres et le baril de light sweet crude (WTI) coté à New york s'est creusée jusqu'à près de 5 dollars par baril hier, ce qui ne s'était pas produit depuis deux ans dans le sillage des répercussions de l'ouragan Harvey. Les prix du pétrole évoluaient ainsi en nette baisse hier à New York, où le baril s'échangeait à peine au-dessus de 46 dollars le baril, alors que le brent, qui a résisté au-dessus de 52 dollars durant une partie de la journée de cotation, a fini pas s'orienter à la baisse tout en se maintenant bien au-dessus des 51 dollars. Selon les analystes, le brent pourrait profiter d'une hausse de la demande aux Etats-Unis pour les produits raffinés en provenance d'Europe, alors que les possibles conséquences d'Harvey sur la production de brut, le raffinage et le transport des produits pétroliers «devraient altérer de façon importante les prochains rapports sur les niveaux de pétrole aux Etats-Unis», des statistiques ayant généralement un impact significatif sur les cours du WTI. Il est à noter que les cours du pétrole coté à New York ont reculé hier dès l'ouverture, s'accentuant en cours d'échanges américains, tandis que ceux de l'essence montaient, l'impact de l'ouragan Harvey aux Etats-Unis semblant plus important sur les raffineries que sur la production de brut américain. Si la référence américaine perdait près de deux dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), les prix de l'essence évoluaient à 1,7185 dollar le gallon (3,79 litres), en hausse de 3,11% par rapport à la clôture de vendredi. Le gallon d'essence est monté dimanche soir dans les échanges électroniques jusqu'à 1,7799 dollar, à son plus haut niveau depuis juin 2015. La côte texane est ravagée depuis vendredi par le plus puissant ouragan qui ait touché l'Etat depuis 1961. La tempête touche ainsi l'industrie pétrolière américaine en son cœur. De nombreuses raffineries telles que Baytown, la deuxième du pays, sont ainsi fermé alors que les plateformes pétrolières situées dans le golfe du Mexique ont dû être évacuées. Alors que l'industrie pétrolière américaine tourne au ralenti, le WTI perdait nettement de sa valeur. Les services météorologiques américains ont rétrogradé Harvey en tempête tropicale samedi, mais des pluies torrentielles continuent à s'abattre sur la région. «L'information sur l'ampleur des dommages causés aux infrastructures pétrolières et gazières reste limitée actuellement», ont relevé les analystes. Toutefois, il semblerait que «les problèmes sont plus importants du côté du raffinage que du côté de la production», ont-ils ajouté. Selon leurs estimations, les capacités de raffinage étaient affectées dimanche à hauteur d'environ 3 millions de barils par jour, soit 16,5% des capacités totales de raffinage des Etats-Unis. A ce stade, il s'agit surtout de prévention, «seulement quelques problèmes mineurs d'inondations ayant été rapportés», ont-ils avancé. Toutefois, «la lente progression de la tempête va probablement conduire à des fermetures supplémentaires dans les prochains jours et pourrait générer des dommages plus importants». L'impact sur la production est moindre, avec une capacité d'environ 1 million de barils par jour affectée, soit environ 11% de la production totale des Etats-Unis, selon les analystes. La production dans le golfe du Mexique a été relativement épargnée : les puits de forage en mer fermés à cause d'Harvey représentaient dimanche 21,6% de la production du golfe du Mexique, soit environ 378 633 barils par jour. «Les inondations en cours pourraient toutefois avoir un impact plus important sur la production à terre, dans le bassin d'Eagle Ford», ajoutent les analystes cités par les agences de presse. De nombreux ports de la côte du Texas sont fermés et certains oléoducs ne fonctionnent pas.