Les dégâts causés par la tempête pourraient endommager gravement les raffineries et gisements de pétrole dans le golfe du Mexique 17% de l'or noir américain proviennent de la région du golfe du Mexique qui est menacée par une des plus redoutables tempêtes qu'ait connues l'Amérique depuis 2005. L'or noir va-t-il flamber? La question se pose alors que la conjoncture s'y prête. L'industrie pétrolière américaine risque, en effet, d'être frappée en plein coeur. La probabilité est énorme. 45% des capacités de raffineries et 17% de la production de pétrole des Etats-Unis proviennent de la région du golfe du Mexique qui est menacée par une des plus redoutables tempêtes qu'ait connues l'Amérique depuis 2005. «les dégâts causés par la tempête pourraient endommager gravement les raffineries et gisements de pétrole dans le golfe du Mexique», a estimé Jeffrey Halley, analyste chez Oanda. Et que dit la météo? Hier, l'ouragan Harvey continuait sa progression au-dessus du Texas. De nombreuses personnes ont été blessées et cet Etat reste menacé par des inondations catastrophiques» au cours des prochains jours. «Des pluies torrentielles vont s'abattre aujourd'hui et jusqu'à lundi avec des zones pluvieuses qui vont rester ancrées sur certaines régions», ont prévenu hier les services météorologiques américains. Les spécialistes redoutent une catastrophe majeure. «D'aussi loin que je me souvienne, je ne pense pas qu'il y ait eu quelque chose de ce genre auparavant», a confié vraisemblablement choqué Brian McNoldy, chercheur sur les ouragans à l'université de Miami. «Je ne me souviens pas d'un ouragan majeur qui fait du surplace et reste coincé, c'est une combinaison qui est très inquiétante», a-t-il ajouté. Un ouragan hors normes qui devrait terriblement affecter la côte et menacer les raffineries de pétrole qui y sont implantées. «Nous pouvons dire à ce stade qu'il va s'agir d'un désastre majeur», a prévenu dépité le gouverneur du Texas, Greg Abbott. La réaction des marchés à ce qui s'annonce comme une catastrophe pour l'industrie du pétrole aux Etats-Unis n'a pourtant pas été significative. Vendredi le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre, la référence américaine, a clôturé la semaine à 47,87 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Une hausse de 44 cents par rapport à la veille. Pas d'affolement pour le moment, mais le pire est certainement à venir. A redouter. «Il y a beaucoup de questions sur les conséquences que tout cela aura sur les importations et les exportations depuis la région de Houston», a estimé Mike Lynch de Seer. La situation est plus que préoccupante puisque le personnel de certaines plate-formes situées dans le golfe du Mexique a été évacué provoquant déjà une réduction de la production de brut. 22% de la capacité de production de brut dans le golfe du Mexique est suspendue. Ce qui correspond à 377.117 barils par jour selon les autorités américaines. Des entreprises, à l'image des géants Schell et Exxon, ont également cessé leurs activités dans la région. La force de frappe de l'Ouragan Harvey s'annonce dévastatrice. Elle «pourrait affecter directement le coeur du «couloir américain des raffineries», qui représente environ un tiers des capacités du pays et traite environ 7 millions de barils par jour», a indiqué Phil Flyn de Price Futures Group. A quelles conséquences doit-on s'attendre? «Les raffineries pourraient d'une part être endommagées à cause des vents, mais elles pourraient surtout pâtir d'inondations, voire de coupures de courant», a fait remarquer James Williams de Wtrg Economics. L'ouragan «va aussi retarder l'arrivée des navires-citernes qui naviguaient dans le golfe du Mexique», a-t-il souligné. Harvey fera-t-il tanguer le baril? Il va falloir attendre demain pour le savoir. Une tendance à la hausse s'esquisse d'ores et déjà. Au phénomène «Harvey» il faut ajouter la huitième semaine de baisse successive des Stocks américains. Le risque d'une pénurie d'or noir n'est pas à écarter. Le baril ne s'attendait probablement pas à pareille opportunité pour rebondir. Le pétrole a peut-être fini de broyer du noir.