La quatrième édition de la Fête du burnous, qui s'est déroulée du 24 au 26 août au village de Houra, dans la commune de Bouzeguène, a pris fin samedi dernier par la traditionnelle cérémonie de remise des attestations de remerciements aux participants, la récompense des lauréats des différents examens et une balade avec le burnous. Organisée par l'association Chahid Yakoubi Ferhat et le comité de village, l'édition de cette année était placée dans l'optique d'une véritable relance et de la promotion de cet habit traditionnel. Le burnous kabyle, porté uniquement par les hommes, est un symbole de dignité, de bravoure et d'honneur. La cérémonie a été ouverte par Ali Fergani, ancien joueur de la JSK et de l'équipe nationale, en présence de ses ex-coéquipiers footballeurs, Nourredine Saâdi, Zoubir Bachi et Kamel Berroudj, et cela devant une pléiade d'officiels, entre autres, le président de l'APW, la directrice de la culture, ceux du tourisme, de l'artisanat et de l'environnement. Une trentaine d'exposants ont pris part à ce rendez-vous annuel, qui s'est transformé en foire de vente. C'est l'objectif des participants, qui arrivent à écouler une bonne partie de leurs objets artisanaux, livres, bibelots, bijoux, miel, produits alimentaires, herbes médicinales, vêtements, etc. Des métiers à tisser ont été installés dans un local, où des femmes s'affairaient à effectuer les principales étapes qui entrent dans le tissage du burnous, qui est constitué exclusivement de laine et du fil. Il faut au moins deux kilos de laine pour faire un burnous. La laine doit être nettoyée, lavée, séchée, démêlée, cardée et filée. Le métier à tisser peut enfin être installé pour lancer la «fabrication» du burnous, qui nécessite une à deux semaines en moyenne pour être livré avant de passer à la broderie au fil d'or ou d'argent. Si les prix des burnous en laine sont exagérément élevés, cela est dû à l'indisponibilité de la laine qu'il faudra acheter dans les wilayas dites «pastorales» des Hauts-Plateaux, mais aussi à la préparation de cette laine qui passe par plusieurs étapes longues et pénibles. Les prix varient entre 45 000 et 55 000 DA, selon les teintes : burnous blanc pure laine et burnous marron. Il y a de moins en moins de femmes qui montent le métier à tisser traditionnel et la relève fait énormément défaut pour perpétuer ce tissage traditionnel qui nécessite beaucoup de savoir-faire et de patience. Les jours sont durs pour ces activités artisanales exagérément supplantées par des importations de produits asiatiques, moins chers mais de qualité médiocre et de dégradation rapide. Les fêtes régionales organisées chaque année, dans la daïra de Bouzeguène, nécessitent un soutien constant des pouvoirs publics. Les organisateurs travaillent souvent à la hâte, en anticipant sur la suite de l'événement pour éviter l'essoufflement. Il est évident que les comités de village ne pourront pas supporter la facture de tout le festival, les subventions ne dépassant pas les 15 millions de centimes.