L'Algérie a exprimé, hier, dans une déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères (MAE), Abdelaziz Benali Cherif, sa «grande préoccupation» face aux violences, rapportées par de nombreuses sources médiatiques et diplomatiques, perpétrées à l'encontre des citoyens birmans de confession musulmane, appelant le gouvernement birman à la «protection en urgence» de ses citoyens Rohingya. En réaction aux informations rapportées par de nombreuses sources, faisant état de violences exercées à l'encontre de citoyens birmans de confession musulmane, M. Benali Cherif a affirmé dans sa déclaration à l'APS, que «les drames qui se déroulent quasi à huis clos en Birmanie, dont sont victimes les citoyens birmans de confession musulmane ont atteint des cimes inqualifiables dans l'horreur, selon les informations rapportées par de nombreuses sources médiatiques et diplomatiques», soutenant que «ces violences sont une source de grande préoccupation» pour l'Algérie. «Nous appelons le gouvernement de Birmanie à prendre toutes les mesures qui s'imposent pour faire la lumière sur ces violations et s'acquitter de son devoir de protection de ses citoyens Rohingya», a-t-il poursuivi. «La communauté internationale est également appelée à agir en urgence notamment dans le cadre du Conseil de Sécurité des Nations Unies et du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés pour mettre un terme définitif à la violence exercée contre cette population vulnérable et prévenir le drame humanitaire dont les contours se dessinent chaque jour davantage», a-t-il conclu. Le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU a annoncé hier que le nombre des Rohingyas ayant fui les violences en Birmanie ces deux dernières semaines s'élève à 270.000 personnes. L'agence onusienne s'inquiète de ce que les capacités d'accueil au Bangladesh sont désormais saturées, avec des camps de fortune émergeant le long des routes et une crise humanitaire. «Les Rohingyas sont une minorité musulmane apatride de Birmanie qui subit discrimination et extrême pauvreté depuis plusieurs décennies» en Birmanie, critique le HCR. «Ils n'ont pas accès aux droits fondamentaux, comme la liberté de mouvement, le droit à l'éducation, au travail», rappelle le HCR, appelant la Birmanie, dirigée par la Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, à permettre leur retour «dans la sécurité et la dignité». La rapporteuse spéciale de l'ONU pour la Birmanie, Yanghee Lee, a pour sa part estimé vendredi que plus d'un millier de personnes, essentiellement membres des Rohingyas, pourraient avoir été tuées dans les violences.