La rentrée scolaire 2017/2018 a connu un déroulement serein dans sa première semaine. «Dans l'ensemble, la rentrée s'est déroulée dans de bonnes conditions, puisque nous n'avons enregistré aucun mouvement ni préavis de grève menaçant de compromettre cette rentrée scolaire», a affirmé Bader Brahim, directeur de l'éducation de la wilaya de Béjaïa, qui nous a reçus dans son bureau. Pour étayer ses propos, le responsable a expliqué que «le paramètre qui a permis d'évaluer cette rentrée est surtout l'absence de mouvements sociaux, qui, d'habitude, perturbent quelque peu la scolarité des enfants», avant de se féliciter de n'avoir enregistré, en ce début de l'année scolaire, aucune plainte «de la part des partenaires sociaux avec lesquels de nombreux problèmes ont été réglés, à l'image des dossiers des contractuels et des retraités». Mais cette sérénité risque d'être perturbée par des problèmes d'ordre social et pédagogique, en dépit des moyens qui ont été mis à la disposition des apprenants. Contrairement à ce que la ministre de l'Education a affirmé dans la presse, de nombreux projets de construction d'établissements scolaires susceptibles de faire face au problème de la surcharge des classes sont gelés dans la wilaya de Béjaïa. Selon les chiffres de la direction de l'éducation, un programme consistant en la réalisation de 11 écoles primaires, 2 cantines scolaires et 7 établissements de l'enseignement moyen est bloqué. Concernant les infrastructures parascolaires, trois projets de réalisation d'aires de jeu, de deux demi-pensions (réfectoire) et de trois UDS (unité de soin scolaire) sont également gelés dans le cadre de la politique d'austérité prônée par le gouvernement. Pour rappel, le secteur de l'éducation dispose d'une vingtaine d'UDS qui couvrent 75% des établissements scolaires à travers le territoire de la wilaya. D'autres soucis pourraient refaire surface au cours de cette année. Il s'agit du problème de l'amiante soulevé par les parents d'élèves du technicum d'Iheddaden, dont le replacement de l'établissement tarde à venir, pour ne citer que cette affaire qui a marqué l'actualité locale l'année passée, au côté du récurrent problème de transport dont souffrent les élèves des zones rurales et dont la responsabilité incombe aux APC. L'offre de l'administration, qui a été rendue publique par la cellule de communication de la wilaya, n'est pas de nature à renforcer le secteur en matière de places pédagogiques. D'après la même source, «deux nouvelles écoles primaires seront ouvertes au niveau de la commune de Béjaïa et d'Amizour, la réception d'un CEM à Tiniri, dans la daïra d'Akfadou (sans préciser la date de mise en service) et un lycée dans la commune de Toudja, daïra d'El Kseur». Par ailleurs, plus de 187 700 élèves, tous paliers confondus, ont repris le chemin de l'école et sont encadrés par 13 283 enseignants. Un nombre qui pourrait régler le problème de la vacance des postes dans les écoles. Ce chiffre est, en outre, conforté par la liste d'attente locale qui compte pas moins de 964 noms dans les trois paliers et dans laquelle la DE peut puiser en cas de besoin. «Nous pouvons également faire appel à la liste d'attente nationale après épuisement des listes locales», souligne notre interlocuteur. Toutefois, l'encadrement administratif enregistre toujours un déficit estimé à 81 cadres. Sur ce chapitre, le recrutement n'a pas été à la hauteur des besoins réels. «Nous serons obligés de parer à ce manque en chargeant des fonctionnaires de missions de 7 proviseurs manquants dans les lycées et la substitution de 36 cadres dans chacun des paliers du primaire et du secondaire», préconise le directeur.