Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, présentera devant les parlementaires, dimanche prochain (17 septembre), le plan d'action du gouvernement adopté mercredi dernier par le Conseil des ministres. Le débat autour du contenu de ce document va durer trois jours, alors que l'intervention du chef de l'Exécutif pour répondre aux questions et préoccupations des députés interviendra jeudi 21 septembre. Toute une semaine pour décortiquer et critiquer la feuille de route du gouvernement. Seulement, pour mener à bien cette mission et s'assurer du soutien total des partis au pouvoir et éviter un quelconque différend, le chef de l'Exécutif a décidé de réunir les quatre partis qui soutiennent le programme du président Bouteflika. Ahmed Ouyahia ne s'est pas contenté d'inviter les présidents des groupes parlementaires de ces partis (APN Sénat), mais a donné une dimension politique à ce conclave, en conviant également les secrétaires généraux de ces formations politiques. Ainsi, à ce rendez-vous, qui aura lieu aujourd'hui à partir de 16h au Palais du gouvernement, seront présents Djamel Ould Abbès, secrétaire général du FLN, Seddik Chihab pour le RND, Amara Benyounes, président du MPA et Amar Ghoul patron de TAJ. Ils seront accompagnés des chefs des groupes parlementaires des deux Chambres. Pour ces partis, il ne s'agit nullement d'une nouvelle alliance présidentielle, mais plutôt d'une réunion de coordination pour débattre et analyser le contenu du plan d'action du gouvernement. «L'idée de relancer l'alliance n'est pas à l'ordre du jour. Aujourd'hui, il est question d'accorder nos violons et de se mettre d'accord sur une démarche à suivre pour faire aboutir le plan d'action inspiré du programme du Président», affirment les concernés. Pour Seddik Chihab, porte-parole du RND, parti d'Ouyahia, ce dernier va tenter de sensibiliser ses alliés quant au choix incontournable du gouvernement reproduit dans le plan d'action du gouvernement. Des choix dictés par la conjoncture difficile que vit le pays. Le RND s'est félicité du contenu de ce plan d'action et surtout des directives données par le chef de l'Etat lors du Conseil des ministres. «Le Président a donné des directives, comme il a lancé des messages. Pour nous, l'important est que ces orientations visent à conforter la stabilité du pays à travers une démocratie apaisée visant à pérenniser les acquis», se défend Chihab qui pense que ce plan d'action va donner plus de sérieux et de rigueur à la démarche de l'Exécutif. «Il va recentrer certaines priorités, notamment les questions économiques, relancer et revitaliser tout le processus de développement national tout en maintenant la fonction sociale de l'Etat», estime le porte-parole du RND. Chihab écarte l'idée d'une réactivation de l'alliance présidentielle. Il est question, selon lui, de maintenir juste les contacts pour la concrétisation des objectifs du président de la République. Avis partagé par le porte-parole de TAJ, Mustapha Nouassa. Evoquant la prochaine loi de finances qui sera débattue juste après l'adoption du plan d'action par les deux Chambres, notre interlocuteur est persuadé qu'il n'y aura pas de grand chamboulement. Par ailleurs, les partis de l'opposition qui ne sont pas concernés par ce conclave ne vont pas ménager le Premier ministre. Ils promettent non seulement de critiquer le contenu, mais d'aller au- delà en demandant des explications, y compris sur le «limogeage» intrigant de Abdelmadjid Tebboune moins de trois mois à peine après son installation ! Le débat promet d'être houleux.