Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'ANP, a présidé, hier, au Polygone central de l'Air de la 1re Région militaire à Djelfa, la phase finale de la destruction publique du dernier stock de mines antipersonnel estimé à 5970 unités réservées à des fins d'instruction, et ce, en exécution des dispositions de la Convention d'Ottawa, portant sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel, et leur destruction. L'Algérie, faut-il le souligner, a été à l'avant-garde en termes de lutte contre ce fléau, et ce, dès le recouvrement de son indépendance et de sa souveraineté nationale, à l'issue d'une longue et sombre période passée sous le joug du colonialisme français, qui ne s'était pas limité à infliger au peuple algérien toutes les formes d'oppression et de tyrannie, mais a laissé derrière lui des millions de mines antipersonnel, semant la désolation et la mort», précise le général de corps d'armée et vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, dans son allocution prononcée lors de la cérémonie à laquelle ont pris part les membres du gouvernement, des membres du corps diplomatique et des attachés militaires accrédités, des autorités militaires et des représentants de la société civile aux côtés d'invités étrangers en qualité d'observateurs. La dernière phase intervient pour couronner de précédentes opérations de destruction de mines antipersonnel, dont la cérémonie de lancement a été présidée par le président de la République le 24 novembre 2004. Selon le général Gaïd Salah, l'Algérie s'est engagée à œuvrer sur deux axes majeurs, à savoir la destruction de la totalité des mines antipersonnel qu'elle détenait et l'assainissement total du territoire national de tous types de mines qui exposent les populations au danger. «L'assainissement du territoire algérien de ce legs colonial abject, cruel et méprisable et l'abandon définitif de toute détention de mines antipersonnel constituent un exploit, qui s'inscrit en droite ligne avec le droit international humanitaire», se réjouit le chef d'état-major. Plus de 7000 victimes Selon les chiffres communiqués par le MDN, le «fléau» des mines antipersonnel a engendré 7300 victimes civiles, dont 4830 durant la guerre de Libération nationale et 2470 après l'indépendance. Les opérations de destruction menées à l'orée de l'indépendance ont permis la destruction de près de neuf millions de mines (8 854 849) et la dépollution de 62 421 hectares de terres à vocation agricole et pastorale des régions touchées à l'est et à l'ouest du pays. Les opérations s'étaient déroulées en deux principales phases : la première de 1963 à 1988, permettant la destruction de 7 819 120 mines antipersonnel et la dépollution de 50 000 hectares de terres minées, et la seconde de novembre 2004 au 1er décembre 2016, au cours de laquelle 12 421 hectares de terres ont été dépollués et 854 186 mines antipersonnel détruites qui ont été remises aux autorités civiles locales. Ces opérations, signale Gaïd Salah, «ont permis la concrétisation, à travers l'ensemble de nos frontières est et ouest, de nombreux programmes de développement au profit de la population, en sus du rétablissement de la sécurité au niveau de l'ensemble de ces régions qui ont fait face, jusque-là, à un danger persistant pour nos concitoyens.» Pour le général de corps d'armée, les résultats obtenus aujourd'hui n'auraient pas pu être concrétisés sans «le travail assidu, les efforts laborieux et le suivi rigoureux et permanent sur le terrain, le tout inspiré, sans nul doute, par une conscience partagée, à plus d'un titre, par les acteurs quant aux défis que présente ce souci à l'échelle nationale et internationale.» Thomas Hajnoczi, président désigné de l'Assemblée des Etats parties à la convention, a félicité l'Algérie pour son respect de tous ses engagements à travers l'exécution des dispositions de la Convention d'Ottawa, conclue à Oslo le 18 septembre 1997 et ratifiée par l'Algérie le 17 décembre 2000.