Par Comme tous les moyens mis au service du pouvoir dirigé par le défunt colonel Houari Boumediène, le timbre sera également utilisé à l'époque comme outil de propagande de l'idéologie socialiste. La couleur était déjà annoncée juste après le coup d'Etat du 19 juin 1965, même si cela ne se faisait pas encore d'une manière formelle au début. La nationalisation des mines, le 6 mai 1966, sera la première manifestation philatélique de l'effort déployé par le jeune Etat algérien pour recouvrer la souveraineté sur les richesses souterraines du pays. Une émission de trois timbres réalisée par le bureau de la Sonatrach a vu le jour le 14/12/1968, avec pour sujets les mines, l'industrie et l'énergie. Un premier pas pour le timbre algérien qui accompagnera les projets réalisés dans le Sud (Barrage Djorf Torba et la RN 51) sur une série émise le 22/2/1969. Paradoxalement, aucun timbre n'est venu évoquer la nationalisation des hydrocarbures, annoncée lors du célèbre discours de Houari Boumediène le 24/2/1971. Par ailleurs, la célébration, en 1967 de la Journée mondiale du tourisme a été une occasion pour mettre en avant les efforts pour le développement du tourisme et de l'artisanat sur les timbres émis le 29/4/1967. Mais le ton sera donné officiellement dans une émission consacrée au premier plan quadriennal 1970-1973. La planification de l'économie, devenue l'une des priorités de l'Etat algérien, sera illustrée sur trois timbres parus le 31/1/1970, portant les symboles du régime socialiste, avec notamment le développement de l'agriculture, la construction des barrages, l'industrialisation, les transports, les télécoms et autres. Mais c'est l'agriculture qui occupe une importante place dans cette politique. La fameuse révolution agraire, lancée le 17/6/1972, pour une redistribution des terres de l'Etat et la création des systèmes de coopératives, avec la naissance des villages socialistes, pour faire face à l'exode des populations rurales, sera l'un des événements de l'époque, qui ne manquera pas d'inspirer les dessinateurs des timbres-poste. Le premier sera Bachir Yelles, avec un timbre émis le 16/6/1973 sur la révolution agraire, puis un second sur les villages socialistes le 10/11/1977. Ce sujet a fait déjà l'objet de trois timbres de la série «Dessins d'enfants», émis le 15/6/1974. La décennie 1970 sera également riche en événements, dont la création du service national, représentée par Bachir Yelles sur un timbre émis le 21/4/1973, alors que l'artiste Oulhaci a réalisé un timbre sorti le 20/10/1973 sur les fameuses campagnes de volontariat engageant les étudiants universitaires durant les vacances d'été. La phase 1974-1977 sera celle du second plan quadriennal, illustré sur un timbre de Bachir Yelles, sorti le 16/2/1974, avec pratiquement les mêmes sujets qui seront repris également par M'hamed Issiakhem sur le timbre sorti le 1/11/1974 à l'occasion du 20e anniversaire de la Révolution, et sur celui de Bachir Yelles, paru le 1/6/1975, pour célébrer la Journée de la police. Le lancement de la «Route de l'unité africaine» ne sera pas également raté. C'est Sid-Ahmed Bentounes qui en fera le sujet d'un timbre sorti le 1/11/1978. L'Algérie, qui a mené une longue guerre d'indépendance, a affiché clairement durant les années 1970 son soutien aux mouvements de libération. Cela a commencé avec les Palestiniens, sur un timbre de Choukri Mesli, commémorant les massacres de Deir Yassine, paru le 24/9/1966. Il sera suivi dix ans plus tard par un timbre de solidarité avec la Palestine, dessiné par A. Mechta. Quatre mois après la «Marche verte», de Hassan II, lancée le 6/11/1975 pour annexer les territoires du Sahara occidental, l'Algérie émet le 13/3/1976 un timbre en solidarité avec le peuple sahraoui réalisé par Ismaïl Samsom. Entre 1973 et 1977, des hommages seront rendus aux peuples vietnamien, d'Afrique du Sud, du Zimbabwe et de Namibie. On ne peut rappeler les faits de la décennie 1970 illustrés sur le timbre algérien, sans évoquer le 4e sommet des pays non alignés tenu à Alger en 1973, les référendums sur la Charte nationale et la Constitution de 1976, mais surtout l'élection, la même année, du défunt Houari Boumediène à la présidence de la République, puis la naissance de l'Assemblée nationale en 1977. Le 5/1/1979, pour la première fois dans l'histoire, la photo d'un président algérien apparaît sur un timbre-poste. Houari Boumediène vient de décéder. Le 10/2/1979, l'élection de Chadli Bendjedid sera portée sur un autre timbre. Une époque est révolue, une autre commence.