Le délai de dépôt des listes de candidatures au niveau des wilayas dans le cadre des élections des membres des Assemblées populaires communales et de wilaya prévues pour le 23 novembre prochain a expiré hier à minuit, soit 60 jours avant la date du scrutin. Si pour certaines formations politiques l'opération de confection des listes relevait d'un long parcours du combattant, avec son lot de difficultés à trouver des parrainages et à légaliser les signatures et aussi à trouver des femmes candidates, pour d'autres, celle-ci a suscité des remous et des mécontentements, à l'instar de l'ex-parti unique, le FLN. Le parti dirigé par Djamel Ould Abbès a, certes, réussi «haut la main» le test de la confection des listes en couvrant les 48 wilayas et les 1548 communes, mais a suscité la colère des exclus au niveau local, ce qui risque de déteindre sur la campagne électorale. Selon Abderrahmane Belayat, coordinateur du mouvement de redressement, la centralisation de la décision est à l'origine de la grogne interne que connaît le parti. «Les listes de candidature ont été étudiées et tranchées au niveau central et les candidats exclus ont manifesté leur colère, ce qui est tout à fait normal et logique», explique Belayat. Apparemment, des listes entières du FLN sont contestées dans plusieurs kasmas. Du côté du RND, cette première étape s'est déroulée sans «grabuge». Le parti d'Ahmed Ouyahia a réussi la confection des listes à travers les 1548 communes et les 48 wilayas sans avoir à se soumettre à la «tâche difficile» de la collecte des signatures. Ce qui n'est pas le cas pour les autres partis politiques, combien nombreux, qui n'ont pas obtenu 5% des voix lors des dernières élections locales dans l'une ou l'autre des communes. C'est le cas d'ailleurs du MSP, qui dit avoir clôturé la campagne des 50 signatures recueillies chez des élus, et ce, pour chaque siège à pourvoir. Hamdadouche, cadre du parti, a précisé que la confection des listes électorales s'est opérée sans distinction entre les femmes et les hommes. «La direction centrale n'intervient qu'en cas de recours ou de contestation. Ce sont les instances locales qui tranchent en dernier ressort», explique-t-il. Le Parti des travailleurs (PT) a pu confectionner des listes (APW et APC) dans 44 wilayas. D'après Taazibt, l'opération s'est déroulée dans la sérénité et conformément aux statuts et règlement intérieur. Toutefois, Taazibt dénonce encore une fois l'intrusion de l'argent sale dans la politique. «Nous avons enregistré encore une fois l'achat de listes de signatures et de candidats par les affairistes de tout bord. La démocratie politique est plus que jamais menacée et l'Etat avec», tranche Taazibt. Ce parti a mis en évidence sur les listes à présenter aux prochaines locales la femme, et ce, en dépit des tensions sociales que subit cette dernière. Le PT a confectionné des listes paritaires et où la présence féminine dépasse parfois le seuil des 30%. «Nous avons consacré la parité et les partis politiques qui peinent à trouver des femmes candidates n'ont jamais accordé d'intérêt à la femme», dit-il. Mais pour un observateur averti, ce qui retient le plus l'attention pour le rendez-vous électoral du 23 novembre, c'est la multiplication des listes indépendantes. Pour la seule wilaya d'Alger, les services de la DRAG en ont recensé une douzaine, 10 pour les 57 APC que compte la capitale et 2 pour l'APW. L'existence de ces listes est décriée vainement par les partis politiques. Notons qu'au lancement de l'opération, environ 20 000 formulaires de souscription ont été retirés auprès des administrations par 57 partis, trois alliances partisanes et des indépendants. Mais, jusqu'à mercredi dernier, seulement 757 listes de candidatures pour les APC ont été déposées par 27 partis. Un chiffre qui reste très minime par rapport au nombre de wilayas et de communes que compte le pays, avait indiqué mercredi dernier le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques, Amara Lakhdar.