Parmi les 272 listes acceptées pour les APC, certaines porteraient des noms de fonctionnaires de commune dont la loi interdit la candidature. La participation aux élections locales est un dur exercice pour les partis politiques à Béjaïa. Aucun n'a réussi à être présent dans la totalité des 52 communes de la wilaya. Le FFS, qui ne renonce pas à son statut de premier parti de la wilaya, sera présent dans 50 communes. Il n'a pas réussi à confectionner des listes dans les deux communes de Beni Mellikeche et de Taourirt Ighil. «Un problème de structures», nous répond le fédéral, Rachid Chabati. Le FFS, qui perdra son électorat dans ces deux communes où il compte trois sièges d'élus, réalise presque le même nombre de listes qu'en 2012 (51). Le RCD aussi ne sera pas présent à Taourit Ighil, et dans 13 autres communes. Pourtant, le parti enregistre une légère avancée de trois listes de plus qu'en 2012. Il affiche ses ambitions dans 38 communes. Le président du bureau régional, Mohamed Labdouci, nous déclarait, cette semaine, espérer aller jusqu'à 42 listes. «Il y a eu des défections», nous dit-il. Ce sont les partis du pouvoir qui talonnent le FFS, à commencer par le RND qui opère un passage en force avec sa liste controversée des candidats pour l'APC d'Aït R'zine (90 km au sud de Béjaïa). L'administration a validé cette liste que conduit Abdelmalek Amellou, accusé d'être l'assassin présumé de l'ex-officier de l'ALN, Ali Mécili. La forte dénonciation publique par le FFS de cette candidature fait un sérieux croche-pied à un RND handicapé. Ce n'est pas la seule «entorse» qui entache une liste de candidats à Béjaïa. Parmi les 272 listes acceptées pour les APC, certaines porteraient des noms de fonctionnaires de commune dont la loi interdit la candidature. Ce sont là les soupçons de certains partis. Le RND qui sera présent dans 49 communes, ne le sera pas à M'cisna, Tibane et Leflaye, trois communes où le FLN aussi n'a pas réussi à trouver des candidats. Le parti de Ould Abbès s'engage avec 43 listes. Son allié au pouvoir, TAJ, le sera avec presque la moitié en s'annonçant sous l'égide d'une «alliance». Les 20 listes du parti de Amar Ghoul sont une surprise dans une wilaya, où le bourgeon islamiste ne prend pas. Preuve en est que la présence du HMS et du mouvement Islah se fera avec une liste pour chacun d'eux. Et ce sera dans la même commune : Draâ El Gaïd. L'«alliancxe TAJ» s'installe dans une douzaine de communes de la vallée de la Soummam. Pour sa première participation à une élection locale, la présence de Talaïe El Houriat de Ali Benflis est, pour elle, toute symbolique : une seule liste (Darguina). Une figuration dans laquelle se sont greffés des sigles presque fantômes, comme le FBG et le FMN. Plusieurs listes indépendantes, faute de ramasser le nombre de parrainages qu'il faut, se sont trouvées contraintes de se mettre sous la bannière d'un parti politique. En revanche, 33 listes ont été validées pour la course aux Apc comme étant «indépendantes». Le PST, qui se refuse à la logique des chiffres, se concentrera sur deux listes (Adekar et Barbacha) et une liste pour l'APW. Il s'était engagé dans la collecte de signatures de parrainages à Aokas, avant de préférer parrainer une liste qui porte l'estampille du mouvement «social», nous explique Kamel Aissat, qui conduira la liste APW. Le PT se contentera de trois listes, tandis que le MPA de Amara Benyounès est arrivé à en confectionner 14, dont celle de Oued Ghir où il compte un maire. Cette commune comptera pas moins de sept listes de candidats, dont celle du MEN qui vient de provoquer une démission collective. Le président du bureau communal annonce, dans un communiqué, la démission de «quarante» militants protestant contre l'éviction de sa candidature. Les démissions ne font que commencer, parce que des mécontentements risquent de s'afficher, y compris à propos des listes pour l'APW. Elles sont 14 à avoir été validées, dont deux indépendantes (Attouche Zahir et Youbi Abdelhamid). Le FFS enrôle, en tête de liste, le maire sortant d'Akfadou (Haddadou Meheni), le RCD, le FLN, le RND et le MEN des élus APW (respectivement, Djamel Benyoub, Hamid Belhoucine, Houcine Kerrouche et Amghar Ameur). Le PT a repris un de ses ex-militants (Bedjaoui Rachid) et le MPA a opté pour un ancien directeur d'hôpital (Kaci Abdellah). La liste est complétée par l'ANR (Hamza Latreche), Front El Moustakbal (Alma Toufik) et deux partis islamistes HMS et Taj.