Ce sont les grandes manœuvres à une semaine de la fin du délai de dépôt des candidatures pour les élections municipales du 23 novembre prochain. A Béjaïa, alors que les partis, dans leur majorité, ont confectionné l'essentiel de leurs listes sans grands remous, pour le moment, certains d'entre eux n'ont pu échapper à l'heure des grandes explications publiques. C'est le cas du FFS qui vient d'enregistrer une grosse démission, celle de Ali Rabahi, le P/APW. Vieux militant du parti et ancien président de l'APC de Souk El Tenine, Ali Rabahi ne fait plus partie du FFS depuis vendredi dernier. Il a motivé sa démission, auprès du fédéral de Béjaïa, «par l'incompatibilité idéologique, l'absence de liberté de décisions dans diverses missions et la non-gestion du parti». Cette démission vient traduire un sentiment d'exaspération couvé depuis les dernières législatives, où Ali Rabahi n'a pas figuré sur la liste des candidats du FFS. D'aucuns avaient compris qu'il n'avait pas eu les grâces des instances nationales du parti, à travers la commission nationale du choix des candidats. Au moins deux faits ont révolté Ali Rabahi : la suite silencieuse réservée à son recours, et l'engagement de la majorité des membres de la commission nationale comme têtes de listes électorales. Sa démission met le parti dans une mauvaise posture, notamment à l'APW où les équilibrages sont fragiles. C'est la première fois depuis le mandat de 1997, avec Rabah Naceri, que le FFS est en conflit avec le P/APW issu de ses rangs. Cette démission, qui intervient la veille des élections du 23 novembre, autorise des lectures. Ali Rabahi a été contacté, en effet, par des partis pour l'enrôler comme candidat. Donné comme nouvelle recrue du FLN (allié du FFS à l'APW), le concerné dément avoir «rencontré Djamel Ould Abbès». Mais il n'est pas exclu que le désormais ex-élu du Front des forces socialistes ne soit pas porté candidat sur la liste des partis qui l'ont approché. Il est fort probable qu'il revienne à l'Assemblée populaire de wilaya sous une autre chapelle. «C'est possible», nous répond-il, affirmant n'avoir pas déposé de dossier pour le scrutin de novembre auprès de son désormais ex- parti. «La liberté est un choix individuel», répond-il à El Watan. Le FFS a en tout cas presque finalisé la majorité de ses listes au niveau de ses structures locales concernant les APC. Il en est à 42 listes adoptées localement et que devra «accréditer» la commission nationale. L'objectif du parti est cependant de conquérir les 52 APC. Pour la commune d'Akbou, avec ses 23 sièges, la plus importante après celle de Béjaïa, le 1er secrétaire de la section, M. Saker, est parti pour être tête de liste. Pour le chef-lieu de wilaya, ce sera, sauf changement de dernière minute, Merzougui Laaziz, qui a déjà siégé à l'APC du temps de Rachid Chabati, alors maire. Le RCD, de son côté, a finalisé ses listes pour une quarantaine de communes, et «il est possible d'atteindre les 42 APC», nous répond Mohamed Labdouci. Un chiffre qui concurrence celui du FFS. Le parti pourrait présenter à la tête de sa liste pour la commune de Béjaïa Rachid Mansouri, le président de la section communale. Si c'est le cas, la concurrence sera rude avec le candidat indépendant Hammou Mansouri, qui n'est autre que le frère du premier, mais qui devra d'abord réussir le test des parrainages qui n'est pas une sinécure. Chaque liste indépendante, engagée pour la bataille des 33 sièges de la commune de Béjaïa, se doit de réunir 1650 signatures, soit l'équivalent de 50 signatures par candidat. La tâche est autant difficile qu'elle l'a été pour les candidats des dernières législatives. En plus de la difficulté de convaincre la population, la légalisation des signatures n'est pas sans obstacles. Nassim Djama, qui engage une liste indépendante qu'il drive, l'a vérifié à ses dépens. L'opération est centralisée au niveau du seul point de l'état civil du centre-ville. Depuis jeudi, on refuse de le faire au niveau des antennes communales. Décision centrale ou manœuvre d'élus-candidats ? Aussi, les services communaux des élections ont légalisé des dossiers de parrainages sur lesquels manquent les numéros d'inscription des parraineurs, des éléments pourtant indispensables pour la validation définitive des listes dans six jours.