Décidément, les plaques toponymiques, particulièrement celles placées par le défunt gouvernorat d'Alger, regorgent de bourdes. A croire que la dénomination du lieu dans les deux langues pose problème. Ainsi, outre les noms écorchés, le quidam constate que la rue devient boulevard (nahdj en langue arabe), le passage se transforme en impasse et parfois, le cul-de-sac change en rue. Plus stupide encore, c'est lorsque l'on voit une bévue commise dans les dates de naissance et de décès d'une personnalité littéraire ou scientifique ayant marqué son époque, ce qui n'est pas sans induire en erreur la jeune génération. C'est le cas de la rue baptisée du nom de Mohamed Bencheneb (ex-Marengo) où se trouve la médersa. Cet illustre homme de lettres de la région du Titteri est né en 1869 et décédé en 1929, contrairement aux dates indiquées sur la plaque (1829-1869). Enfin, une plaque dans une des rues de Bab El Oued portait, de sinistre mémoire, le nom de Montagnac — l'alter ego de Pellisier. Celle-ci a été enlevée, il n'y a pas si longtemps mais jamais remplacée. Autre bourde, une artère à El Biar est baptisée du nom de Louis Rouget et 1er novembre 1954. Laquelle des deux plaques prendre en compte, s'interrogent, désemparés, les riverains.