La Journée mondiale du tourisme qui coïncide avec le 27 septembre de chaque année a été célébrée mercredi dernier à Alger en présence de Hacène Mermouri, ministre du Tourisme et de l'Artisanat. Une occasion pour lui de rappeler que le tourisme doit jouer un rôle de premier plan dans «le cadre du soutien et de la diversification de l'économie nationale». Il est conscient que tout ne peut pas changer d'un coup de baguette magique. Que vaut une stratégie sans actions concrètes et diligentes ? Le grand défi est de s'éloigner du scepticisme du type : «on attendra pour voir» ou de l'autosatisfaction hâtive en pensant qu'au cours d'une grande journée nous allons tout régler. L'Algérie a été classée par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) 4e (en 2013), puis 5e (en 2014) pays africain ayant accueilli le plus de touristes. Mais on est loin d'avoir une vraie industrie touristique. A la fin de 2016, plus de 2,3 millions de touristes sont entrés en Algérie, contre 1,7 million en 2015, selon les statistiques de responsables du ministère. Au regard des potentialités de notre pays, on reste à la traîne au niveau mondial. La promotion se fait essentiellement par une participation annuelle de l'ONT à 12 salons et foires internationales du tourisme. Cependant, cela ne se traduit pas concrètement sur le flux touristique vers notre pays, même si une dépêche de l'APS signale que «le pavillon algérien suscite un engouement inattendu au Salon du tourisme de Paris». Dans ce cadre, une remarque s'impose : alors que les journalistes algériens sont courtisés et invités régulièrement pour des voyages presse (Tunisie, Turquie…), nos décideurs les réduisent au mieux à un relais de communiqués de presse ou à un «accompagnateur» lors des sorties ministérielles. «La présence dans les Salons internationaux a marqué de nombreux points positifs, mais elle demeure laborieuse, insuffisante au regard des moyens déployés par les autres nations régionalement concurrentes. Et au regard des grands défis du secteur touristique, elle demeurera une présence ponctuelle. Le temps d'un salon !» commente Slimane Seba, expert en tourisme. D'autres chiffres ont été divulgués. 1812 projets de réalisation d'infrastructures hôtelières ont été agréés par le ministère du Tourisme, d'une capacité de 240 328 lits pour un montant global de 1066 milliards de dinars ambitionnant de créer 99 382 emplois directs. 582 projets d'investissements sont en cours de réalisation (110 vont être réceptionnés en 2017), représentant 75 286 lits pour un coût de 350 milliards de dinars et la création de 35 900 emplois directs. La relance du tourisme et Algérie nécessite la labellisation de l'image de la destination Algérie, l'encouragement et la promotion du tourisme interne, la facilitation à l'accès au foncier et l'encouragement de l'investissement pour augmenter les capacités d'accueil, la révision et l'adaptation du dispositif législatif et réglementaire et l'amélioration de la qualité et professionnalisation des services. Un autre chiffre à retenir : l'agrément de 2041 agences de tourisme et de voyages. L'Algérie a-t-elle réellement besoin de toutes ces agences ? Au niveau du secteur, il faut aussi s'affranchir de la routine administrative afin de ne pas s'enliser dans une démarche bureaucratique qui nous a menés là où nous sommes.