Le conseil exécutif de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) s'est ouvert, hier, à l'hôtel Sheraton (Alger), en présence de Francesco Frangialli, secrétaire général de cette organisation. Une réunion qui prépare le programme de travail pour 2008-2009 et fixe les grands rendez-vous, conférences et réunions sur des thèmes tels que tourisme et changement climatique et tourisme et religions. Nourredine Moussa, ministre du Tourisme, a considéré le fait d'avoir choisi Alger suite au désistement de la Tunisie comme « un signal fort pour nous apporter dans un cadre bilatéral ou à travers l'OMT un soutien dans la mise en œuvre de notre stratégie décennale du développement du tourisme. Nous avons sollicité l'OMT pour nous aider à élaborer les termes de références d'une véritable stratégie de communication et de promotion de la destination Algérie, et en attendant, nous avons recentré notre participation aux foires et salons spécialisés dans les pays traditionnellement émetteurs de touristes vers l'Algérie avec la participation des opérateurs et des agences de voyages du Sud qui constituent la force de frappe du tourisme algérien ». Francesco Frangialli a distribué des bons points : « Le tourisme mondial va bien et les régions qui sont le plus en retard en termes de développement, notamment l'Afrique subsaharienne, connaissent pour la première fois, une très forte croissance. L'année dernière, nous avons enregistré 5,5% de croissance mondiale des arrivées internationales et 10% en Afrique, qui a été la région qui a augmenté le plus et les chiffres provisoires de 2006 mettent en évidence le maintien de cette tendance avec 10,6% de croissance en Afrique, 12,5% en Afrique subsaharienne, 6% en Afrique du Nord et une croissance mondiale autour de 4,5%. » Il affirme aussi : « Ce n'est pas suffisant, car le tourisme a les capacités d'apporter beaucoup dans les régions qui accusent un retard notamment dans les zones rurales pauvres au travers de l'écotourisme et du tourisme culturel, d'aventure et de nature. » Selon le SG de l'OMT, « l'Algérie est un pays au potentiel touristique immense et encore très largement inexploité ». Il décèle, néanmoins, « une phase de vive expansion économique : elle a accueilli près de 1,5 million de visiteurs étrangers en 2005, chiffre qui traduit une spectaculaire progression de 17% sur l'année précédente et fait d'elle la quatrième destination en Afrique. Le tourisme algérien a réellement décollé et le mouvement est désormais irréversible ». Si l'Afrique, en 2005, a été la région qui a le plus progressé, elle ne le doit pas seulement à des destinations bien établies, comme la Tunisie, le Maroc, l'Afrique du Sud et les Seychelles, mais aussi à celles qui émergent, telles que l'Algérie, le Botswana, l'Ethiopie, le Mali, le Nigeria et le Sénégal. Quelle est la part de l'Algérie dans les flux en direction du Maghreb ? Au regard des performances de nos voisins, les résultats en termes d'arrivées internationales de notre pays restent modestes. En 2004, le Maroc et la Tunisie ont, selon les données de l'OMT, respectivement enregistré 5 516 000 et 5 998 000 arrivées internationales. A l'horizon 2010, ces deux pays tablent chacun sur un flux de 10 millions de touristes. L'Algérie devrait se préparer à conquérir sa part de marché et bénéficier, à l'horizon 2015, d'un flux moyen de 4 millions d'arrivées internationales, décomposé ainsi : près de 2 millions de touristes étrangers et plus de 2 millions de touristes nationaux non résidents.