le Front des forces socialistes (FFS) se lance déjà dans la bataille électorale, à quelques jours de l'ouverture officielle de la campagne pour les législatives du 4 mai. Il a appelé, jeudi à Béjaïa, lors d'un meeting animé conjointement par Ali Laskri, Chafaâ Bouaiche et Rachid Chabati au TRB, dans le but de présenter le programme et les candidats en lice à Béjaïa, à une large mobilisation et un vote massif au profit du plus vieux parti de l'opposition, présent dans 32 wilayas. «Il faut se mobiliser pour ne pas laisser la voie libre aux gens qui ont ruiné le pays», a déclaré Ali Laskri, après avoir lu un hommage à la mémoire de Ali Mécili, dont l'anniversaire de l'assassinat coïncide avec la Journée du militant. «Voter FFS, c'est honorer la mémoire de Si L'Hocine et son projet d'avant et d'après l'indépendance. Voter FFS, c'est lutter pour avoir la vérité sur l'assassinat de Ali Mécili», a-t-il ajouté, devant une assistance nombreuse. Et de poursuivre : «Voter FFS, c'est lutter pour la liberté et la démocratie, pour une deuxième République, pour une alternative démocratique. C'est aussi pour avoir l'assurance d'une prise en charge effective des préoccupations des citoyens, c'est militer pour un consensus national, c'est contribuer à lutter contre la corruption, l'argent sale et l'économie informelle et préserver l'emploi et le pouvoir d'achat.» Le membre du présidium a appelé, par la suite, à faire barrage à la majorité au Parlement qui «vote toutes les lois permettant de brader les entreprises publiques et les secteurs stratégiques aux privés nationaux et étrangers». «Le FFS se dressera contre ceux qui veulent brader nos richesses, mais nous avons besoin de l'appui du peuple. Il faut se mobiliser partout en Algérie pour arrêter cette machine destructrice», lance l'orateur, non sans préciser que le FFS n'est pas contre l'investissement privé, pour peu que celui-ci active dans le cadre de la loi. Ali Laskri a dit, en outre, que «c'est l'avenir du pays qui se jouera lors des prochaines élections», en raison notamment du contexte de crise et l'affaiblissement des institutions, avant de rappeler l'attachement du FFS au pluralisme, aux libertés démocratiques et syndicales, saluant à l'occasion les syndicats autonomes dont les acteurs, a-t-il dit, «sont des militants». Chafaâ Bouaiche, tête de liste à Béjaïa, a appelé, pour sa part «à une grande mobilisation et à faire une large campagne électorale non seulement dans les grands centres urbains, mais aussi dans les campagnes les plus reculées». Pour lui, il y a un enjeu de représentativité, puisque, a-t-il averti, «si on ne vote pas, si on n'occupe les espaces, c'est la mafia qui va les occuper». «Il ne faut pas laisser la voie libre à cette mafia qui s'est accaparé tout à Béjaïa, des terres, des logements, etc. Oui, Zahia Benaarousse a bien eu un logement social à Béjaïa et des centaines d'autres ont été détournés. En 2012, avec l'ancien wali, Hamou Ahmed Touhami, on a traficoté pour donner deux sièges au FLN, mais nous avons, malgré cela, démontré que nous sommes la première force politique dans la wilaya. Cette mafia revient cette année par le biais de listes indépendantes faites par le pouvoir dans le but de continuer à dilapider les richesses et détourner les projets. Mais, encore une fois, grâce à notre mobilisation, nous leur ferons voir que nous sommes toujours la première force politique à Béjaïa», asséna-t-il. Le chef du groupe parlementaire du FFS a ensuite fait de graves accusations contre le DRAG de Béjaïa, qui aurait «perçu de l'argent pour apporter des changements dans la liste du FLN». Une plainte a été déposée par le FFS contre le DRAG, a fait savoir Rachid Chabati.