Située en plein centre-ville de Béjaïa, la place Ifri « libérée » voilà près de deux ans de ses occupants, une cinquantaine de commerçants spécialisés dans l'habillement pour la plupart, a fait encore parler d'elle lorsque le même groupe de commerçants a tenté de se réinstaller brandissant une autorisation de l'actuelle APC avant que la police ne l'en empêche. Le dernier arrivé des locataires avait exercé « une vingtaine d'années » dans ce lieu devenu passage obligatoire pour les petites bourses. Et ce n'est pas le genre de clientèle qui manquait. L'endroit ne désemplissait donc jamais. Voilà la donne qui va être au centre du conflit qui va opposer les délogés et la municipalité qui avait récupéré cette place programmée pour abriter un centre commercial à plusieurs niveaux. Recasés pour une partie à Iheddaden et une autre dans un « angle mort » du stade scolaire, les commerçants délocalisés se plaindront d'un flagrant manque à gagner et même de déficit. La clientèle n'avait pas accompagné la délocalisation. Le mythe de la place Ifri avait été défait par sa fermeture. Une contestation prend forme. Selon l'APC, l'autorisation d'installation délivrée pour la place Ifri a spécifié « le caractère de révocabilité » mais une promesse de retrouver en priorité les lieux, une fois le centre commercial ouvert, avait été donnée ; cela « légitimait » une doléance d'être réinstallés dans un espace plus commercial. Sit-in devant le perron de l'APC, constitution en association et entrevues n'avaient pas alors cessé. D'autant plus que le projet du centre commercial tardait à voir le jour. L'assemblée actuelle, devant la complexité de la situation, avait préconisé un dénouement en proposant une domiciliation provisoire sur les trottoirs attenant à la Maison de la culture mais la délibération de la commune se verra signifier une fin de non-recevoir par la tutelle. Toute latitude aurait alors été donnée par une deuxième assemblée au P/APC pour mettre en œuvre une solution « qui préserve les intérêts des deux parties ». Le maire notifiera une autorisation écrite pour une installation au niveau de la promenade de l'avenue Ben Boulaïd. Condition est faite « d'uniformiser l'esthétique des étalages ». Les commerçants entament de ce pas leur établissement sur les lieux. Les autorités de la wilaya, vraisemblablement pour des raisons d'ordre sécuritaire, les décampent. A contrecoup, le maire décide de leur rouvrir carrément la place Ifri. Reévacuation par la force publique. Une entrevue P/APC-wali aurait abouti à dégager deux solutions possibles : prendre place à l'ex-marché Oued Roumane (communément appelé le 27) ou attendre de retrouver la place Ifri. Consentement est donné pour la deuxième proposition. Le projet du centre commercial de la place Ifri se verra-t-il activement relancé du fait de la solution adoptée alors que, nous affirme-t-on à l'APC, les offres enregistrées sont jugées infructueuses ?