Le Premier ministre a plaidé hier en faveur de la relance des investissements dans le secteur des hydrocarbures, notamment le gaz de schiste, au regard des capacités dont dispose le pays. L'option des hydrocarbures de schiste n'a pas été totalement écartée des choix du gouvernement. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a fait savoir, hier, depuis Arzew (Oran), que son gouvernement ira jusqu'au bout de cette option, insistant sur la nécessité d'investir dans le domaine du gaz de schiste. Le Premier ministre a plaidé hier en faveur de la relance des investissements dans le secteur des hydrocarbures, notamment en gaz de schiste, au regard des capacités dont dispose le pays. Encore une fois, comme ce fut le cas pour le financement non conventionnel, Ahmed Ouyahia a souligné que le recours aux hydrocarbures non conventionnels ne relève aucunement d'un choix, mais d'une «nécessité» au regard de la situation dans laquelle se débat l'amont pétrolier et gazier. «Il ne s'agit pas là d'une démarche aventurière, mais d'une option visant à garantir l'avenir en matière énergétique», a précisé le Premier ministre, en visite hier au pôle pétrochimique d'Arzew. A comprendre par-là qu'il n'a jamais été question de remettre en cause l'option du gaz de schiste après les incidents ayant émaillé les premiers essais effectués dans la région d'In Salah. Le retour à l'option des hydrocarbures de schiste fait apparaître en toile de fond l'absence de choix dans la mallette à outils dont dispose le gouvernement face à la crise. Et plus particulièrement face à la situation de désinvestissement dans lequel s'est empêtré le domaine minier. Ahmed Ouyahia n'y est d'ailleurs pas allé par quatre chemins : le pétrole demeurera un moteur essentiel dans l'économie nationale, et le gouvernement continuera à assister Sonatrach dans ses différents projets d'investissement. «Il est temps pour que Sonatrach exploite toutes ses énergies au service de l'entreprise et du pays», a-t-il exhorté les responsables de la firme pétrolière nationale. En décodé, l'Exécutif admet indirectement qu'il n'y a aucune alternative possible à la rente, du moins à court et à moyen termes, ce qui place encore les hydrocarbures au cœur de ses politiques économiques. Pour relancer la production dans le domaine pétrolier et gazier, le Premier ministre s'est prononcé en faveur d'une révision de la loi sur les hydrocarbures afin de préparer un terrain favorable à l'investissement. La loi sur les hydrocarbures sera revue En effet, Ahmed Ouyahia a estimé qu'il était temps pour que l'Algérie révise sa loi sur les hydrocarbures afin d'encourager la venue de nouveaux investisseurs et d'améliorer les recettes du pays. Une relecture de cette loi est nécessaire en fonction des défis actuels dans le domaine de l'énergie, a-t-il souligné, insistant sur la nécessité d'investir dans le domaine du gaz de schiste. Le Premier ministre rappelle à qui veut l'entendre que la volonté de son gouvernement était de mettre en place une nouvelle politique incitative, stable et bénéfique tant pour les investisseurs que pour l'Etat. La réécriture de la loi sur les hydrocarbures ouvrirait la voie à une adaptation de la fiscalité et des incitatifs financiers existants, de sorte à ce que domaine minier national devienne plus attractif. Certains experts et économistes s'accordent à dire que l'échec des quatre derniers appels d'offres dans le domaine des hydrocarbures est lié en partie à l'absence d'incitatifs suffisants au profit des investisseurs. Ahmed Ouyahia reconnaît d'ailleurs que la loi actuelle sur les hydrocarbures n'est plus attractive pour les investisseurs étrangers. Dans une déclaration en marge de l'inauguration de deux méthaniers, le Premier ministre a indiqué que nombre d'investisseurs étrangers intéressés par le secteur des hydrocarbures en Algérie se sont présentés à des appels d'offres, mais se sont retirés trouvant que la loi actuelle sur les hydrocarbures n'accordait pas les facilités voulues. «Cette loi doit être attractive, surtout que le marché international a beaucoup changé», a déclaré le Premier ministre, insistant sur «la nécessité de réviser la loi sur les hydrocarbures, car le secteur connaît de grands changements dans le monde obligeant l'Algérie à se mettre au diapason». Face à une situation budgétaire tendue, conséquence directe de la baisse des recettes issues de la commercialisation des hydrocarbures, le gouvernement Ouyahia ne fait montre désormais d'aucune retenue quant à la «nécessité» de mobiliser les ressources financières et énergétiques «non conventionnelles». Pour lui, la croissance hors hydrocarbures, tout comme la croissance dans le domaine des hydrocarbures, doit s'améliorer impérativement pour faire face aux «tensions financières» que traverse le pays.