Il ne se passe plus une session de l'APW ou du conseil de wilaya où l'on ne revient pas sur une question pleine de sous-entendus. Où sont donc passés tous ces investisseurs qui ont bénéficié d'assiettes foncières pour des projets frisant parfois la fantaisie: Showroom pour véhicules, unité de conditionnement de légumes secs importés, etc. ? Beaucoup ont disparu de la circulation en mettant dans l'embarras le nouveau wali d'El Tarf, Mohamed Belkateb, installé en août dernier en remplacement de son collègue Mohamed Lebka, nommé à Mascara. En effet, quelle mesure prendre pour récupérer ces terrains qui ont fait l'objet de cessions et d'actes en bonne et due forme, même si on a pris la précaution d'émettre des réserves sur les délais de réalisation. Des informations documentées compromettent ce dernier dans la cession irrégulière d'un terrain au profit, dit-on, d'une de ses connaissances de longue date. Un terrain de 6545 m², réserve foncière communale de la commune d'El Tarf, a été, par une simple délibération de l'APC d'El Tarf, transféré au domaine public, pour être ensuite réparti et versé dans les biens privés de l'Etat, seuls à pouvoir recevoir un projet d'investissement selon les règles du Calpiref. Une procédure qui exige au préalable une étude et l'accord formel du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, selon la note 00042/MICL/DGCL/DRSF/2016, qui rappelle à ce propos les dispositions de l'article 50 de la loi de finances de 2016. Ce qui ne semble pas avoir été le cas. Autre affaire où l'ancien wali serait engagé et qui fait les gorges chaudes à El Tarf et au-delà. Deux des 22 hectares récupérés à Chatt sur une opération RHP (résorption de l'habitat précaire) ont été cédés à des promoteurs immobiliers privés, ce qu'interdit formellement la loi, qui destine ces assiettes foncières aux logements sociaux et aux équipements publics. Il semble que ces affaires ne seraient pas les seules et qu'elles remonteraient au-delà de la gestion de Lebka Mohamed. Une rumeur persistante rapportée par des confrères de la presse locale et qui n'a pas été démentie fait état d'une instruction de la chancellerie du ministère de la Justice qui a atterri au parquet d'El Tarf pour l'ouverture d'une enquête sur la gestion de l'administrions locale. Une information qui n'a pas été cependant confirmée par la cellule communication du ministère de la Justice. Il y a tout juste 10 ans, la wilaya d'El Tarf entrait dans une zone de turbulences dans les effets ne se sont pas tout à fait estompés, puisque la frilosité et l'excès de précaution qui singularise l'administration locale persiste à ce jour et inhibe les procédures de l'attribution des marchés. La justice avait été saisie pour une dizaine d'affaires qui impliquaient le wali de l'époque, Djilali Aârar, et de nombreux cadres de l'administration. Certains ont été écroués pendant l'instruction judiciaire avant d'être libérés. Djilali Aârar, lui, a écopé de peines de prison fermes. Rappelons encore que Mohamed Lebka, à son installation en octobre 2013, s'était donné comme objectif de redorer l'image de la wilaya, affreusement ternie depuis la période de Djilali Aârar. Dans l'un de ses bilans, l'ancien wali indique qu'il a reçu personnellement 600 investisseurs pour relancer l'économie locale. En fait, beaucoup d'affairistes, appelés ici «festisseurs»,attribut qui vient de mot algérien «festi», qui signifie boniment.