Connue jadis pour son dynamisme et sa propreté, la capitale des Hauts-Plateaux va mal. Rien ne va à Sétif, où les problèmes s'accumulent. Au grand regret d'une société civile indirectement impliquée dans le pourrissement de la situation. Le mandat de l'actuelle équipe, n'ayant pas fait mieux que la précédente, prend ainsi fin, avec une montagne de fausses notes. La prochaine équipe, qui se forme dans les «coulisses», héritera d'une situation des plus catastrophiques. En plus de l'épouvantable situation du réseau routier, «massacré» par l'entreprise chargée de la rénovation du réseau d'alimentation en eau potable, l'éclairage public défaillant dans différents coins de l'agglomération devient l'autre cauchemar d'une population désappointée. N'étant plus une «exclusivité» de la périphérie mise en quarantaine, le problème des «lampes grillées» s'installe dans le poumon de l'agglomération où rien ne va. Comme un marasme qui n'en finit plus, la situation irrite de nombreux citoyens rencontrés dans la rue. «Il est à la fois navrant et scandaleux de parler en 2017 du problème de l'éclairage public. Si on n'est pas en mesure de prendre en charge l'éclairage, le ramassage des ordures, la distribution du courrier et d'autres fonctions, on les cède au privé, point barre. Mais à l'approche de la visite d'une grande personnalité, la commune mobilise son armée et trouve l'argent pour les besoins d'un semblant de lifting. Une fois la visite bouclée, la cité retombe dans l'oubli. Si on est incapable de régler la petite histoire d'ampoules, on est indigne du statut d'élu d'une aussi grande municipalité, pourvue paradoxalement de grands moyens. N'étant pas astreints à l'obligation de résultat et à la présentation d'un bilan de fin de mandat, les élus, qui n'ont pas honoré leurs engagements, quitteront l'APC sur la pointe des pieds», diront nos interlocuteurs. Le P/APC, Dr Nacer Ouahrani, qui ne va pas briguer un deuxième mandant à la tête de la municipalité, reconnaît, mais tient à exposer le sempiternel problème des procédures. «Il est vrai que la situation de l'éclairage public à Sétif, où on doit gérer 38 000 points, n'est pas reluisante. Les gens oublient que la commune n'est pas une épicerie. Ce n'est pas du tout évident de gérer avec une multitude de blocages et contraintes administratives. Il faut gérer pour mesurer l'ampleur des difficultés. Pour l'achat d'une aiguille, on doit constituer tout un dossier. Ceci dit, le lot électricité fait partie d'un chapitre englobant d'autres consommables pour lesquels une enveloppe de 20 millions de dinars vient d'être dégagée. On entamera les réparations dans un délai ne dépassant pas les dix jours», dira-t-il. Le rendez-vous est pris.