Outre l'incapacité des élus locaux à gérer cette commune de 300 000 habitants depuis leur installation, la lenteur et la bureaucratie au niveau de certains services de contrôle externe n'ont fait qu'empirer une situation déjà chaotique. Chantiers abandonnés, éclairage public défaillant, manque de matériel, salaires des nouvelles recrues impayés depuis presque une année et défaillance de gestion sont constatées au niveau de l'une des plus grandes municipalités du pays. Même le ramassage des ordures et le nettoiement ne se font plus comme avant. Dans la capitale des hauts plateaux, jadis connue pour la propreté de ses cités et quartiers où il faisait bon vivre, les anciens habitants de la ville ne s'y reconnaissent plus et trouvent beaucoup de mal à continuer à y vivre, car il n'y a plus de repères, et même les cités qui constituaient un patrimoine pour les Sétifiens sont “légalement” clochardisées par la mafia du foncier, sans que les pouvoirs publics bougent le petit doigt. En effet, selon des élus locaux qui nous l'ont déclaré sous le couvert de l'anonymat, la commune de Sétif est presque à l'arrêt. Outre l'incapacité des élus locaux à gérer cette commune de 300 000 habitants depuis leur installation, la lenteur et la bureaucratie au niveau de certains services de contrôle externe n'ont fait qu'empirer une situation déjà chaotique. Pour l'illustration, ils citent la pénurie persistante des ampoules des lampadaires de l'éclairage public qui sont rationnées. Plusieurs quartiers et cités de la commune du chef-lieu de wilaya sont, depuis plusieurs mois, plongés dans le noir. “J'ai vu un jour le camion-nacelle de la commune passer par là, j'ai sollicité l'agent pour changer une ampoule et j'étais stupéfait de l'entendre me dire : Achetez une ampoule et je viendrai changer celle qui est grillée”, nous dira un vieux. L'arrêt des différents chantiers octroyés à des entreprises pour le bitumage des routes, dont l'état s'est dégradé à un point où les responsables ne peuvent faire la sourde oreille, est constaté depuis plusieurs mois. Selon nos sources, les responsables locaux qui n'ont pas prévu des stocks importants pour faire face à des circonstances pareilles seraient confrontés à des “blocages” dus au contrôle rigoureux de la part des services concernés. Les documents déposés pour avoir l'aval afin de débloquer les situations financières des fournisseurs, sociétés et entreprises croupissent depuis des mois au niveau des bureaux des contrôleurs. Les gestionnaires de l'hôtel de ville se roulent les pouces et les citoyens doivent prendre leur mal en patience.