Les colorations et alliances politiques seront-elles désuètes. La compétence et le rafraîchissement des idées sont désormais la pierre angulaire pour relancer une nouvelle configuration communale ou de wilaya apte à relancer le développement des wilayas et des localités. Ce qui retentit en cette campagne pour le législatif reste loin des aspirations de la population. A l'exception de l'unisson manifeste de la préservation de l'unité nationale et de la stabilité, le reste des discours convainc moins. Les enjeux des locales sont différents dès lors que les cibles à traiter sont identifiées par le simple citoyen. Il manque le bon réflexe du postulant. Camouflet manifeste pour les politiques au cœur de la présente campagne. Difficile exercice de persuader les citoyens d'aller aux urnes. Les sorties en perspective des législatives du 4 mai, qui seront relayées dans quelques mois par celle du renouvellement des APC et APW, illustre un fragment de la complexité dans le travail de proximité. La déconnexion du communautaire lambda demeure perceptible. Par inattention les responsables des partis dans cette campagne louent absolument le programme présidentiel dans son volet relatif à l'habitat et à la situation sociale des Algériens. Voir ils «l'accaparent». Mais peinent à établir leur propre feuille de route pour apporter d'autres variantes à la société. Absence d'intérêt pour les pancartes tout comme pour les meetings à l'exception des traditionnelles formations politiques qui raflent tout en usant de toutes leurs astuces limitrophes pour faire brouhaha. Le fossé est devenu grand entre l'élu local ou le candidat et la population. Pour cause, le serment postélectoral n'aura pas été matérialisé à la hauteur des promesses. Les mandatés n'ont pas vraiment opéré aux changements tous azimuts qui frappent leur cité. Les obédiences au sein des deux masses en particulier de l'Hôtel de Ville sacrifient maladroitement les projets de développement voués à la wilaya. D'où ces ateliers à ciel ouvert et des retards cumulés en divers domaines. «On ne dispose pas de toutes les prérogatives pour matérialiser nos projections», articule la majorité. Par hasard, cette problématique aura été soulevée lors d'un meeting où l'orateur d'un parti politique accuse les pouvoirs publics d'avoir mainmise sur le centre de décision et réduisant le champ d'action des assemblées s'apparentant à un microcosme de l'APN. Le mandat touche à sa fin. La cité n'a pas vraiment brillé. Les dossiers lourds sont restés sans dénouement. Frêle implication des élus Et le dernier mot revient toujours au wali sans contrebalance régionale. Il rafistole et tente des mises à jour pas toutes évidentes. Il en va des réfections basiques des quais, de l'éclairage public… Un tableau navrant pour la troisième ville du pays. A l'exception des grands projets structurants imposés par l'Etat (Transrhumel, tramway, téléphérique), dont elle a bénéficié, et notamment en 2015 à la faveur de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» avec des infrastructures culturelles et annexes en six communes. L'implication des assemblées dans les diverses plans de la cité reste faible. Voire rare. A-t-on vraiment défendu la précarité sévissant dans tous les faubourgs à Constantine ? Les doléances exprimées par la population reflètent la triste réalité en matière de transport, d'assainissement, d'éclairage… Même si en ces dernières semaines les autorités locales multiplient leurs sorties pour tenter de cerner les malaises qui entravent le quotidien dans chaque municipalité. Les activités intensives engagées ces ultimes semaines à Constantine pour la réfection des routes, des espaces verts… ne peuvent éclipser d'une seule main les imperfections constatées et reconduites maladroitement de mandat en mandat. Des secteurs pourtant porteurs de valeur ajoutée pour la wilaya cherchent désespérément un essor. C'est le cas pour le tourisme, la réhabilitation de la vieille ville, et l'on passe sur le parc d'attractions à Djebel Ouahch. Des suggestions sommaires fusaient lors des antérieures réunions. Sans suite. La future configuration tiendra-t-elle compte des consignes des citoyens en vue de réformer l'option de gérer. L'implication est autant requise pour redonner un nouveau sang aux assemblées élues (APW et APC) qui jusqu'ici n'ont pas pu redresser la situation de leurs circonscriptions quand il s'agit de la gouvernance réfléchie puisée dans les débats et la participation des forces potentielles émanant du mouvement associatif. «Il y a quelques années, les sessions se déroulaient avec un certain enthousiasme et controverse. Ce n'est plus le cas avec les récentes assemblées qui entérinent leur ordre du jour sans la moindre réserve», déplore un cadre à l'APC. Reconquérir la base populaire resterait l'œuvre délicate des futurs postulants aux locales qui doivent changer leur fusil d'épaule et aller au centre des préoccupations des citoyens pour amorcer un déclic participatif. Sans quoi outre les abstentions qui hantent les urnes, la gouvernance stagne au grand dam du processus de développement pour chaque localité. Délicate acrobatie. Mais rien n'est impossible avec un renouveau dans les aspirations et les mentalités. N. H.