Le ministre de l'Education nationale a invité les responsables du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) à une réunion de travail prévue pour le 20 décembre. L'objectif est de débattre du dossier relatif au statut particulier de l'enseignant. Cette invitation intervient toutefois au moment où les membres du bureau du Cnapest, et à leur tête son premier responsable, sont convoqués par la justice pour comparaître devant le juge d'instruction de la 5e chambre du tribunal de Sidi M'hamed, et ce, suite à une plainte déposée par le responsable de tutelle. M. Mahfi, membre du bureau national, et cinq de ses collègues sont poursuivis et mis sous contrôle judiciaire avec passeports confisqués depuis le mois d'avril 2005. Cette affaire, qui relève du pénal, a été enclenchée, selon les concernés, par le ministre de l'Education, sous le chef d'accusation de gestion d'une association non agréée. Un autre membre du conseil national est aussi sous contrôle judiciaire suite à une grève de l'intersyndicale de l'éducation. Par ailleurs, M. Lemdani, chargé de communication au Cnapest, a été convoqué, hier, pour une affaire qui remonte à quatre ans. En effet, le 3 décembre 2003, la police avait interpellé M. Lemdani et lui avait fait un procès-verbal pour incitation à la grève et attroupement. En 2005, un jugement a été prononcé, condamnant M. Lemdani à verser une amende de 5000 DA. Celui-ci a fait appel au niveau de la cour d'Alger. Hier, malheureusement, la cour a confirmé le premier jugement, à savoir le versement d'une amende de 5000 DA. Les avocats du Cnapest envisagent dans huit jours d'effectuer un pourvoi en cassation devant la Cour suprême. « Nous ne comprenons pas le comportement des membres de la tutelle. D'un côté ils aspirent à un climat sain au sein du secteur et de l'autre ils font l'impossible pour créer une atmosphère tendue au sein des établissements », a déclaré, déçu, M. Lemdani. Les membres du Cnapest estiment qu'ils ne sont pas dans l'erreur. « Nous ne faisons que notre travail de délégués d'un syndicat. Nous essayons en tant qu'enseignants d'attirer par tous les moyens l'attention de nos hauts responsables sur certains faits et dossiers qui concernent dans l'ensemble tous les travailleurs du secteur », a soutenu un membre du bureau du Cnapest, qui s'interroge sur le discours ambigu des responsables du ministère de l'Education. « Pourquoi n'ont-ils pas opté pour l'annulation des poursuites judiciaires ? Pourquoi le ministre continue à nous accuser de tous les maux ? », s'est demandé M. Lemdani. Abordant la rencontre programmée pour le 20 décembre, M. Lemdani regrette et ne décerne pas les objectifs du fait que ni le Cnapest ni les représentants des enseignants du secondaire n'ont été associés à la journée d'information sur le statut de la Fonction publique, organisée mardi dernier par le département de M. Benbouzid. Le Cnapest n'a pas encore tranché la question. « Nous allons consulter la base, si elle nous mandate pour prendre part à ces consultations nous allons participer avec nos propositions concernant le statut particulier de l'enseignant », a expliqué notre interlocuteur.