La décision de la FIFA de faire rejouer un match comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2018, en l'occurrence Afrique du Sud – Sénégal (2-1), groupe D zone Afrique, pour une faute arbitrale, risque de faire tache d'huile. Samedi, la fédération ghanéenne de football s'est engouffrée dans la brèche et a officiellement demandé à la FIFA de prononcer l'annulation du résultat de la rencontre Ouganda – Ghana et de la suspension de l'arbitre sud-africain Daniel Bennett, accusé par les Ghanéens d'avoir refusé un but valable inscrit dans le temps additionnel (93') par Achompong (Ghana). Que va faire la FIFA après la plainte du Ghana ? Décidera-t-elle de faire rejouer le match ? Suspendra-t-elle à vie l'arbitre sud-africain ? Ce qui s'est passé avec l'arbitre du match Afrique du Sud – Sénégal, le Ghanéen Joseph Lamptey, est une première dans les annales de l'arbitrage mondial. Accusé par les Sénégalais d'avoir accordé un penalty imaginaire aux Bafana Bafana, la FIFA a prononcé la suspension à vie du referee ghanéen pour «manipulation de résultat» sans prendre la moindre sanction contre l'équipe qui a bénéficié de la faute de l'homme en noir. S'il y a corruption, ce que la FIFA croit dur comme fer, alors pourquoi suspendre uniquement l'arbitre ? C'est un grave précédent dans la mesure où la FIFA a pris une demi-mesure seulement. Dans les règlements du football, il est bien précisé que «la décision de l'arbitre est opposable à tous». D'autres ajouteront qu'il «s'agit d'une appréciation de l'arbitre et qu'elle ne peut en aucune manière déboucher sur la remise en cause du résultat de la rencontre». Si l'arbitre ghanéen «a manipulé le résultat», comme l'a indiqué la FIFA, qui en a tiré avantage ? La décision de faire rejouer le match Afrique du Sud – Sénégal va totalement changer l'esprit des lois du jeu. Peut-on admettre qu'un arbitre international puisse fausser le résultat d'une rencontre sans qu'il n'y ait derrière une partie qui tire profit ? C'est insensé qu'un arbitre de rang international commette une faute aussi grave. Où étaient les nombreux évaluateurs qui ont suivi et noté cet arbitre ? Peut-on imaginer qu'un referee capable de fausser le résultat d'un match puisse atteindre le rang d'international sans que personne ne se soit rendu compte de son vrai niveau ?Le Ghana va ruer dans les brancards, demandera à rejouer le match face à l'Ouganda, à l'instar de celui du Sénégal contre l'Afrique du Sud. Gorge profonde a son avis sur cet épisode : «Croyez vous que le match Afrique du Sud – Sénégal aurait été rejoué, si la secrétaire générale de la FIFA n'était pas une Sénégalaise ?»