Bien que vieillotte comme formule pour le détournement d'un foncier étatique, la formule investissement est encore brandie timidement par les recycleurs locaux des terrains agricoles, forestiers et communaux. La première zone industrielle lancée dans les années 1990 à Souk Ahras est aujourd'hui un indice physique d'une dilapidation à grande échelle d'espaces vitaux pour l'extension d'une cité qui en souffre. Point d'usines ou d'unités de production, hormis des terrains recyclés et proposés à la vente à des prix imaginaires. «Nous avons été témoins, des décennies durant, d'une cupidité sans précédent de ce côté de la ville, où l'on ne peut ni lui reconnaître l'aspect d'une cité résidentielle, ni celui d'un bidonville, ni encore le statut d'une cité résidentielle», a déclaré à El Watan un investisseur local. Cette mauvaise expérience a été malheureusement perpétuée au POS 8, où des dizaines de projets fictifs et autres irréalisables à cause du manque de solvabilité des personnes qui portent les propositions, ou pour des raisons diverses, dont des études approximatives des dossiers validés dans la précipitation et où sont présents en grand nombre des prête-noms de personnes opulentes et autres élus des différentes assemblées. Une source très au fait de ce problème a fait la révélation suivante : «Un pseudo investisseur malintentionné réussit à chaque édition de projets d'investissement à inscrire le sien tout en associant une tierce personne, laquelle aura à choisir entre désistement ou un versement d'une importante somme d'argent au profit de ce flibustier détenteur de plusieurs hectares inscrits et autres squattés (voir archives de l'APC dont copies remises au journal)». Ni le projet implanté au POS 8 n'a été lancé ni les victimes n'ont pu assainir leur situation avec cet escroc professionnel, tel que qualifié par trois différentes APC. A Bir Bouhouch et même si l'intention de faire de la sphère sud de la wilaya un pôle d'attraction industriel était saine, force est de constater que les projets lancés ne se comptent même pas sur les doigts d'une seule main. Les habitants de cette daïra prometteuse n'ont pas caché leur déception par rapport à la montée d'une nouvelle vague de prédateurs venus des quatre coins de la wilaya pour faire main basse sur les vastes terrains proposés. «L'investissement tant prôné par nos responsables a été malheureusement utilisé à des fins malhonnêtes par une majorité de pseudo investisseurs», a lancé un intervenant lors de la dernière rencontre du wali avec la population de cette daïra. Chose qui a mené le premier responsable de l'exécutif à déclarer solennellement une révision imminente des dossiers d'investissement par rapport à la situation du foncier industriel.