L'Université de la formation continue (UFC) centre de Boumerdès accueille chaque année plus d'un millier d'étudiants qui y trouvent refuge après leur échec au baccalauréat. Mais, elle demeure en décalage par rapport au système d'enseignement de l'université algérienne. «Pour nous, c'est une dernière chance d'accéder à la graduation», fait remarquer Linda, une recalée au bac. «Moi, j'ai eu mon bac et je suis à l'université, mais j'entame en parallèle une formation au sein de l'UFC en droit des affaires. Je veux multiplier mes chances d'obtention d'un emploi», explique Aïcha, étudiante en économie. Au centre de Boumerdès, ils sont 300 élèves dans le préparatoire (niveau terminale) et 800 étudiants en graduation à suivre un cursus dans deux disciplines au choix : commerce international et droit des affaires. Ils accèdent à la première année de l'UFC soit après avoir passé un examen national suite à une année préparatoire en Enseignement à distance (EAD), soit sur présentation du diplôme de baccalauréat. Après trois années d'études en système modulaire dispensé par des universitaires et un stage pratique au niveau d'une entreprise ponctué par la soutenance d'un mémoire, ils sortent avec une attestation reconnue par la Fonction publique comme équivalente au DEUA. Cette opportunité d'être en contact avec le milieu économique leur facilite l'occasion d'être recrutés par cette même entreprise. Malgré l'absence de statistiques, les étudiants de l'UFC «sont plus rapidement embauchés que les étudiants au cursus général», affirme un enseignant de la faculté des sciences économiques et de gestion de l'université M'hamed Bougara qui exerce aussi comme associé et encadre les étudiants en fin de cycle à l'UFC. Autres avantages, l'horaire des cours qui convient aux étudiants et aux fonctionnaires soucieux d'améliorer leur niveau afin d'obtenir une promotion dans leur travail en approfondissant leurs connaissances ou en entamant une nouvelle spécialisation. Toutefois, le manque d'infrastructures d'accueil et la dépendance en salles de cours par rapport à l'université M'hamed Bougara dévalue l'importance de l'UFC. Elle se débat chaque année dans des problèmes de disponibilité et d'insalubrité des locaux, de déplacements des étudiants dans des salles dispersées. De plus, l'organisation du cursus est dépassée. «Nous étudions avec un système modulaire identique à celui de l'université ‘‘normale'' avec le même nombre d'années (trois ans), mais nous obtenons au bout une attestation à la place d'une licence», se plaint un étudiant. Une contradiction mal ressentie et sur laquelle des commissions de l'UFC planchent pour trouver des passerelles entre les deux types de formation. Il était prévu cette année une réforme de l'UFC avec l'introduction d'un concours d'accès équivalent au bac et ouvrant la porte à un cursus LMD. Au grand dam des étudiants, cette réforme a été ajournée. «La réflexion sur cette option se poursuit au niveau de plusieurs ateliers de travail à l'université de la formation continue, et donc, pour cette année, il n'y a aucun changement», dira un membre d'un atelier. En attendant, les étudiants prennent leur mal en patience.