La direction de l'industrie de Bouira a entamé les procédures judiciaires pour récupérer le foncier non exploité par les bénéficiaires des terrains. L'investissement productif tarde à voir le jour dans la wilaya de Bouira, pourtant prédestinée à devenir un pôle important dans le domaine de par sa situation géographique et la disponibilité du foncier industriel. Plus de 400 ha ont été mis à la disposition des porteurs de projet au niveau de la zone industrielle de Sidi Khaled, dans la commune de Oued El Berdi, au sud de Bouira. Morcelée en 105 lots, peu de projets sont entrés en production. En effet, sur les 85 investissements retenus, 24 projets seulement sont opérationnels, 36 en cours de réalisation, 10 en cours de lancement, 11 en cours d'annulation et 4 à l'arrêt, a-t-on appris auprès de la direction de l'industrie et des mines (DIM) de la wilaya. Les causes retardant et freinant l'investissement au niveau de cette zone, ayant pour rappel bénéficié d'une extension de 190 ha, sont multiples. La directrice de l'industrie de la wilaya de Bouira, Mme Amrous Safia, avec qui nous nous sommes entretenus au sujet de ce dossier, a annoncé que ses services ont mis à exécution l'instruction donnée par sa hiérarchie visant ainsi la récupération des lots inexploités. Il s'agit là de l'une des mesures prises il y a deux ans dans le cadre de la mise en œuvre des orientations gouvernementales, notamment en matière d'accompagnement des entreprises locales en vue de booster les investissements hors hydrocarbures. Plusieurs promoteurs ont été mis en demeure par la DIM à l'effet d'accélérer les travaux de réalisation de leurs projets, a précisé la responsable, en soulignant que ses services ont engagé des procédures judiciaires visant la récupération des terrains non exploités. «Nous avons onze projets en cours d'annulation et plusieurs promoteurs ont été mis en demeure», a souligné Mme Amrous. A la nouvelle zone de Sidi Khaled, où un important projet a été affecté à l'industrie automobile, une soixantaine de lots sont toujours vacants en raison du retard dans le déplacement des lignes électriques de haute tension, de la conduite de gaz et de l'alimentation en eau potable. Cette opération a été inscrite dans le cadre du projet de viabilisation des deux zones dont le projet a été gelé sur décision de l'ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Projet de viabilisation gelé Le projet de viabilisation de la zone industrielle a été attribué au groupe spécialisé dans les travaux publics ETRHB-Haddad, pour un montant avoisinant les 400 milliards de centimes. L'opération d'attribution suscitant ainsi la polémique dès lors que l'attribution du marché avait été contestée a contraint le prédécesseur de Tebboune, Abdelmalek Sellal, à annuler l'opération, appelant au respect du code des marchés publics. Un appel d'offres a été d'ailleurs lancé. A Bouira, les investisseurs se cachent derrière «l'alibi» de l'absence des commodités et autres contraintes engendrées, surtout par le retard accusé dans le lancement des travaux d'aménagement de la zone. D'autres se plaignent du retard accumulé dans le traitement de leurs dossiers. Chapeauté par des responsables de certains secteurs impliqués directement dans le domaine des investissements, comme ceux de l'industrie, de l'administration générale, des domaines, le guichet unique présidé par le wali ne s'est pas réuni depuis des mois. Autant de difficultés illustrant parfaitement que le constat sur l'état de l'investissement dans cette région, pourtant aux atouts incontestables n'est pas du tout reluisant.