Concernant l'épineux problème lié aux rendez-vous pour l'obtention de visa pour la France, l'ambassadeur promet : «Tout rentrera dans l'ordre d'ici la fin de l'année. Le flux important de demandes nous pousse à aller de l'artisanal à l'industriel», a déclaré hier M. Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie, en marge de sa visite à Blida. Une manière de reconnaître indirectement la défaillance du prestataire TLS quant à la gestion des visas pour la France. «Il ne faut pas oublier que durant mon premier passage à Alger, notre consulat délivrait 200 000 visas/an. Aujourd'hui, on en délivre plus de 410 000, d'où l'urgence de professionnaliser davantage notre travail pour tout ce qui concerne le volet visa afin d'arriver à offrir aux demandeurs algériens un meilleur service», ajoutant par ailleurs que «les refus existent et existeront aussi ; ça, il faut le dire.» Questionné à propos d'une éventuelle visite du président français Emmanuel Macron en Algérie, l'ambassadeur s'est contenté de répliquer par une réponse évasive : «La visite d'un chef d'Etat, ça se prépare ! Je ne peux rien vous dire pour le moment.» A propos des archives algériennes détenues par la France, lesquelles sont censées être remises à l'Algérie, M. Xavier Driencourt rassure qu'il s'agit là juste d'une affaire de temps. «Il faut laisser le groupe de travail faire son travail, ça risque de prendre un peu de temps…» Lors de sa visite, l'ambassadeur français a rencontré notamment des industriels du Ceimi et le député Abdelkader Tayeb Ezzraïmi pour évoquer les possibilités de partenariat entre les deux pays dans le domaine économique. Mobilisation «Alger n'est pas l'Algérie et Paris n'est pas la France. Notre programme actuel est d'aller dans l'Algérie profonde pour voir quelles sont les possibilités de partenariat qui peuvent exister dans différents domaines. D'ailleurs, on pense déjà à créer des annexes de l'Institut français (ex-CCF) un peu partout en Algérie et ne pas rester uniquement dans les grandes villes du Nord. Aussi, mon ambition est de visiter toutes les wilayas d'Algérie», a tenu aussi à expliquer M. Xavier Driencourt. Pour le diplomate, d'ambitieux programmes pour un partenariat gagnant-gagnant existent entre l'Algérie et la France, et ce, même si notre pays est en crise. «On ne va pas se lamenter sur une conjoncture qui a une fin ; bien au contraire, c'est au moment où il y a crise que la mobilisation s'impose d'elle-même. En plus, regardez, il fait beau aujourd'hui (hier ndlr), on a l'impression qu'on ne travaille pas, mais pourtant on est venu pour cela», ajoute-t-il l'air décontracté. Concernant la forte présence commerciale de la Chine en Algérie, l'ambassadeur de France s'est montré pourtant rassurant : «On est le deuxième partenaire commercial de l'Algérie et ce n'est pas parce qu'on est devancé par les Chinois qu'on va baisser les bras. Il faut juste s'adapter.» M. Xavier Driencourt, qui était déjà ambassadeur à Alger entre 2008 et 2012 (avant son retour en 2017), reconnaît qu'il a trouvé une Algérie «plus connectée et plus mondialisée. La jeunesse algérienne, qui demeure une véritable force pour votre pays, est de plus en plus branchée. J'ai retrouvé aussi un pays en plein chantier.»