Le Front des forces socialistes (FFS) dénonce «l'accélération de la déliquescence du système de gouvernance politique» dans le pays. «Cette accélération est marquée par le changement de Premiers ministres par trois fois depuis le mois de janvier dernier, une référence constante à un programme du Président qui a conduit à la crise multidimensionnelle actuelle en l'aggravant, une persistance à réduire cette crise à une dimension financière alors qu'elle est fondamentalement politique et à préconiser comme antidote des mesures d'austérité antisociales et la planche à billets que l'on sait anti-économique du fait de son caractère inflationniste et de l'impact négatif sur le pouvoir d'achat pour les citoyens», explique le Conseil national du parti, à l'issue de sa réunion tenue samedi dernier à Alger. Estimant que la régression politique, économique, sociale, culturelle et environnementale «à laquelle nous assistons ira en s'amplifiant à cause des dernières mesures prises et l'incapacité des différents secteurs d'activité à répondre aux aspirations basiques des citoyens en matière notamment de santé, d'éducation, et de logement». Anticipant sur une éventuelle protestation sociale contre les mesures d'austérité, «le Conseil national du FFS met en garde les autorités contre toute tentation de gérer par la répression les mécontentements populaires suscités par cette situation intenable avec les pertes de pouvoir d'achat et s'élève par avance contre toute atteinte aux droits de l'homme et aux libertés individuelles et collectives, notamment celle de manifester pacifiquement». «Le Conseil national appelle les militants à tous les niveaux à faire preuve de pédagogie envers les citoyens, à expliquer que leurs conditions de vie et de travail sont dictées par une minorité qui n'a pas la légitimité démocratique pour le faire, à imputer cette situation à la responsabilité du régime politique qui ne représente pas la majorité de notre peuple et à donner ainsi un prolongement politique à leurs revendications sociales», lit-on dans le même document. Le Front des forces socialistes compte mettre à profit les prochaines élections locales pour livrer des messages aux Algériens. «Les prochaines élections sont une occasion pour engager cette rhétorique, en soulignant chaque fois lors des échanges avec les citoyens que leur présent et l'avenir de leurs enfants ne peuvent être sauvegardés et améliorés qu'avec la fin de ce régime et l'avènement d'un Etat de droit et de la démocratie. C'est également un moment fort d'échanges sur notre projet de reconstruction d'un consensus national seul à même d'assurer le changement attendu, et ce, de façon pacifique», ajoute-t-on dans le même document. Se référant à l'élimination de la candidature de «l'assassin d'Ali Mécili» présentée par le RND, le Conseil national du FFS se dit persuadé que la sensibilisation et la mobilisation de l'opinion «sont les leviers qui permettront d'accélérer la fin de ce régime».