Après l'officialisation du recours à la planche à billets pour financer l'économie nationale et les mesures d'austérité prises par le gouvernement, le plus vieux parti de l'opposition prédit des manifestations populaires qui seront provoquées par la chute du pouvoir d'achat. Anticipant sur des mouvements de protestation d'envergure, le FFS «s'élève par avance contre toute atteinte aux droits de l'Homme et aux libertés individuelles et collectives notamment celle de manifester pacifiquement ». Dans les résolutions sanctionnant la réunion du conseil national du parti, le FFS a mis en garde les autorités «contre toute tentation de gérer par la répression les mécontentements populaires suscités par cette situation intenable avec les pertes du pouvoirs d'achat». Le plus vieux parti de l'opposition évoque une situation faite de régression politique, économique, sociale, culturelle et environnementale qui ira en s'amplifiant à cause des dernières mesures prises et l'incapacité des différents secteurs d'activité, à répondre aux aspirations basiques des citoyens, en matière notamment de santé, d'éducation, et de logement. Il a relevé une accélération de la déliquescence du système de gouvernance politique marqué par le changement de Premiers ministres, trois depuis janvier 2017, avec une référence constante au programme du Président et une persistance à réduire cette crise à une dimension financière. Le FFS qui estime que la crise est «fondamentalement politique» regrette le fait que le système a préconisé comme antidote des mesures d'austérité antisociales et la planche à billets, qualifiée «d'antiéconomique» du fait de son caractère inflationniste et de l'impact négatif sur le pouvoir d'achat pour les citoyens. Accusant le régime d'avoir maintenu «un statu quo mortifère» pour le pays, le FFS s'est dit «persuadé que la sensibilisation et la mobilisation de l'opinion sont les leviers qui permettront d'accélérer la fin de ce régime». «S'il est une preuve que la bataille de l'opinion est la mère de toutes les batailles, étant la seule en mesure de faire reculer ce régime, c'est le traitement de la candidature de l'assassin d'Ali Mécili qu'un parti du pouvoir a voulu présenter comme tête de liste aux élections municipales (cette candidature a été rejetée par l'administration et la justice dans une commune de Béjaïa, NDLR)», a expliqué le parti. Cela avant d'appeler ses militants «à faire preuve de pédagogie envers les citoyens, à expliquer que leurs conditions de vie et de travail sont dictées par une minorité qui n'a pas la légitimité démocratique pour le faire, à imputer cette situation à la responsabilité du régime politique qui ne représente pas la majorité de notre peuple et à donner ainsi un prolongement politique à leurs revendications sociales ». Dans ce contexte, le FFS considère que les élections locales du 23 novembre prochain sont une occasion pour engager cette rhétorique, en soulignant chaque fois lors des échanges avec les citoyens que leur présent et l'avenir de leurs enfants ne peuvent être sauvegardés et améliorés «qu'avec la fin de ce régime et l'avènement d'un Etat de droit et de la démocratie». «C'est également un moment fort d'échanges sur notre projet de reconstruction d'un consensus national seul à même d'assurer le changement attendu, et ce, de façon pacifique», a poursuivi le FFS. Il a expliqué qu'il a suffi d'une campagne au niveau du parlement et d'un meeting à Tizi-Ouzou, relayés auprès de la population par les médias et les réseaux sociaux pour faire plier le régime, qui a dû retirer la candidature du présumé assassin d'Ali Mecili. Toutefois, le FFS souligne que cette affaire n'est pas terminée et que le dossier ne sera clos que lorsque justice sera rendue par la condamnation «de ce criminel et des commanditaires».