Les capacités de production nationale de ciment passeront de 19,5 millions de tonnes actuellement à 40,6 millions de tonnes en 2020. Le GICA, qui détient 12 cimenteries sur les 17 en exploitation sur le territoire national, disposera à lui seul d'une capacité de 20 millions de tonnes. L'entrée en exploitation progressive de tous les projets de réalisation de cimenteries par le Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA), mais aussi Lafarge Holcim Algérie, qui représentent à eux seuls 96% des capacités nationales installées, ainsi que le reste des entreprises privées, se traduira par une multiplication par 2 des capacités de production nationale de ciment, en passant de 19,5 millions de tonnes actuellement à 40,6 millions de tonnes en 2020. C'est ce qui ressort du rapport établi par le ministère de l'Industrie et des Mines sur la filière ciment en Algérie et les perspectives de son développement. Selon ce rapport, le GICA, qui détient 12 cimenteries sur les 17 en exploitation sur le territoire national, disposera à lui seul d'une capacité de 20 millions de tonnes à l'horizon 2020, alors que Lafarge Holcim (possédant deux cimenteries et une troisième en partenariat avec le groupe Souakri) atteindra 11,1 millions de tonnes à la même période. Quant à l'offre et la demande du marché, sur ce matériau de large utilisation, le ministère en charge du secteur prévoit un surplus de production de l'ordre de 12,5 à 13,5 millions de tonnes par an, dès 2020, qui devrait pouvoir être écoulé sur les marchés internationaux. A ce propos, le rapport se réfère au point de vue des principaux cimentiers et affirme, citant Lafarge Holcim, que «le recours aux exportations pour écouler les excédents sera limité», précisant qu'au vu de «la compétitivité du ciment algérien et la faiblesse des marchés à l'export, un volume de 2 millions de tonnes serait un plafond et cela nonobstant les conditions logistiques et le savoir-faire nécessaire». Le GICA estime, pour sa part qu'«il y a urgence à sécuriser le marché national et à pénétrer les marchés d'export» et fait remarquer que toutes les régions du pays «risquent d'être inondées par les nouvelles capacités», prévoyant une rude intensité concurrentielle qui «portera sur la conquête des parts de marché». Pour les rédacteurs du rapport, le groupe public demeure le plus apte à accéder aux marchés internationaux à l'exemple de la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et la Libye. «Ces marchés devraient, dans les dix années à venir, tripler de volume en raison des besoins liés aux travaux d'urbanisation, de logement et d'infrastructures de base», lit-on dans le rapport, qui évoque cependant la nécessité de réunir certaines conditions en rapport notamment avec le niveau compétitif du ciment (prix, qualité, normes) et la logistique à travers l'aménagement de zones portuaires pour les cimenteries identifiées comme exportatrices. En matière d'importation, le rapport du ministère souligne que l'écart entre la demande et l'offre nationale a été compensé par les importations qui sont passées de 2 millions de tonnes en 2010, à près de 6 millions de tonnes en 2015. Mais depuis 2016, grâce à l'instauration du régime des licences, «une forte chute des importations a été enregistrée, celles-ci étant passées à 3,5 millions de tonnes de plus en plus compensées par l'offre nationale». En valeur, cette baisse s'est traduite par le recul de la facture d'importation du ciment qui est passée de 448 millions de dollars en 2015, à 260 millions de dollars en 2016, soit une diminution de 42%. «Pour l'année 2017, il a été retenu de ne pas importer de ciment gris au titre du régime des licences ouvert pour cet exercice», note encore le même rapport. S'agissant des prix de vente sur le marché national, ledit rapport ne s'est pas trop étalé sur la problématique de la spéculation, précisant seulement qu'un décret exécutif (09-243) fixe les marges plafonds à la revente de gros et de détail applicable au ciment portland composé et conditionné à 60 et 40 DA par sac. «Ces règles ne sont pas toujours respectées par les revendeurs, rendant le marché fortement spéculatif», souligne le rapport du ministère