Une situation alarmante qui a pris de l'ampleur ces temps-ci dans le massif de l'Atlas blidéen. Lors d'une ronde effectuée, de nuit, il y a quelques jours, dans le massif montagneux et recouvert de forêts de la commune de Aïn Romana (daïra de Mouzaïa), à l'ouest de la wilaya de Blida, les éléments de la Conservation des forêts de la circonscription d'El Affroun ont découvert une importante quantité de gibier, abattu puis abandonné par des braconniers. Une situation alarmante et qui a pris de l'ampleur ces temps-ci dans le massif de l'Atlas blidéen, qui s'étend de la commune de Oued Djer, à l'ouest, en passant par El Affroun, Mouzaïa jusqu'à la commune de La Chiffa, sur une superficie totale de 18000 hectares. Agissant de nuit, des chasseurs sans scrupules s'adonnent à la chasse, pourtant interdite par la loi, causant un important préjudice aux diverses espèces animales vivant dans ce massif, telles que le porc-épic, le lièvre, la perdrix, provoquant ainsi une déstabilisation de la biodiversité et de l'écosystème. «Dès la tombée de la nuit et jusqu'au petit matin, des chasseurs venus d'un peu partout, et plus particulièrement d'Alger, commettent chaque soir un véritable carnage en abattant le gibier en dehors de tout cadre légal», explique Mohamed Chebrine, chef du bureau protection de la faune et de la flore de la Conservation des forêts de la circonscription d'El Affroun. Notre interlocuteur ajoutera que cette pratique illégale dure depuis plusieurs années et qu'il est grand temps d'y mettre un terme. Les forestiers tirent la sonnette d'alarme Cibles privilégiés des braconniers, la perdrix, le lièvre, le lapin de garenne, la bécassine, pour ne citer que ceux-là, risquent de disparaître, au regard du carnage commis à l'encontre de ces espèces animales. Rappelons que pour des raisons sécuritaires, la chasse est interdite depuis 1993 et les fusils de chasse confisqués à leurs propriétaires. Devant cette situation alarmante qui porte un préjudice à la protection et à la reproduction de la faune de la région, le premier responsable de la Conservation des forêts de la circonscription d'El Affroun et son staff, ont tenu au sein de leur siège une réunion de travail avec les présidents de trois associations de chasseurs de la région : Rabie Lefif, de La Chiffa, Abdelaziz Ouabel, de Mouzaïa, ainsi que Mahmoud Khelifa, d'El Affroun. A l'ordre du jour de cette séance de travail, le massacre du gibier par des braconniers dans la zone qui relève territorialement des compétences de la circonscription d'El Affroun. Abattage d'une quinzaine de lièvres par semaine Les forestiers tirent la sonnette d'alarme pour prévenir les pouvoirs publics du danger qu'encourt le gibier de la région et la lutte contre le phénomène du braconnage, qui a pris une ampleur dramatique. Mohamed Fatah Benslimane, chef de la Conservation des forêts de la circonscription d'El Affroun, a indiqué lors de cette rencontre qu'environ une quinzaine de lièvres sont abattus chaque semaine par des chasseurs indélicats. Un chiffre énorme en dehors de toute chasse réglementée pour faire face au braconnage. Ce responsable soulignera que tous les efforts et les bonnes volontés de ses équipes ne suffisent plus pour endiguer le phénomène de la chasse sauvage. «Il serait souhaitable d'équiper les forestiers en armes pour mieux dissuader les contrevenants», plaide-t-il. Les représentants des associations de chasse présents, pour leur part, considèrent le braconnage dans leur territoire de chasse comme la conséquence de l'absence d'autorisation de l'ouverture de la saison de la chasse. «La chasse organisée sous couvert d'un cadre juridique légal est le seul moyen de protéger le gibier des braconniers», conclut Abdelaziz Ouabel, représentant des chasseurs de Mouzaïa.