Ali Hamani estime que nos concitoyens préfèrent les boissons algériennes, car plus sucrées. Ali Hamani, président de l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB), s'est exprimé sur cette filière et sur le taux de sucre dans les boissons en marge d'une conférence de presse tenue hier à l'hôtel New Day (Alger) sur les préparatifs du Salon international des boissons, des arômes et des produits laitiers. Un événement qui aura lieu du 27 au 29 novembre prochain à Alger et organisé par SPP Communication. «Les pays africains et les pays du Maghreb sont des consommateurs qui aiment le sucre. On est en train de rentrer petit à petit dans une politique de réduction du taux de sucre. Il faudrait qu'on soit très clair : le producteur a intérêt à sauvegarder le consommateur. Je parle de producteurs responsables, je ne parle pas des petits producteurs malveillants qui font n'importe quoi, parce que quelqu'un qui investit, qui paie ses impôts a intérêt à sauvegarder son activité.» Il avoue qu'il y a eu des rapports sur le taux de sucre qui reste fort. «Allez au Sud, les produits où il y a beaucoup de sucre se vendent le mieux, si vous proposez un produit moins sucré, il sera boudé. On a exigé une réglementation stricte, il faut plafonner le taux et chaque année le réduire et rendre cette procédure obligatoire, parce que dans certains pays, c'est un consensus entre les producteurs, les associations de consommateurs et les pouvoirs publics. Comment allons-nous faire alors qu'il y a un marché informel important ?» questionne-t-il. Selon lui, le consommateur algérien est très exigeant, sachant que 98% de la consommation algérienne est le fruit de la production nationale, cela veut dire qu'il est content et pourtant l'importation est libre, il consomme le produit algérien, car il est de très bonne qualité. «C'est vrai qu'il y a certains producteurs malveillants, ils sont nombreux en été et pendant le Ramadhan, on les dénonce quand on voit un produit qui n'est pas conforme. On l'envoie au ministère du Commerce, il y a des usines qui ont été fermées. Nous sommes intransigeants dans ce domaine. Un de nos membres a utilisé la dénomination de son produit incorrectement, nous l'avons mis en garde, avons saisi le ministère du Commerce, il a fait l'objet d'une fermeture pendant 2 mois», révèle-t-il. L'association qu'il préside a trouvé dernièrement sur le marché de «l'eau de table» alors que légalement, ce n'est pas autorisé. Des producteurs étaient en train de vendre ce produit, on a saisi le ministère des Ressources en eau et le ministère du Commerce (deux usines à Staouéli ont été fermées). Il pense qu'en tant que filière, «nous avons une responsabilité vis-à-vis des pouvoirs publics et du consommateur». Il affirme aussi que les techniques d'embouteillage et de production ont évolué d'une manière inimaginable. Des producteurs optent pour ces technologies et n'utilisent pas de conservateurs. «J'ai proposé au ministère de la Santé une journée scientifique sur les édulcorants : il faudrait que les experts algériens et étrangers nous disent exactement ce qui est bon et mauvais, parce qu'il y en a beaucoup qui se donnent le titre d'experts en la matière sans l'être réellement», ajoute-t-il en substance. Le secteur des boissons génère un chiffre d'affaires de 260 milliards de dinars, 20 000 postes d'emplois directs et 60 000 indirects. Quant à la production, elle est de plus de 4,4 milliards de litres. 98% de la consommation proviennent de la production nationale. Les exportations algériennes de boissons ont atteint 38 millions de dollars.