Le grand quartier de Sidi Amar enregistre un manque criant en matière d'infrastructures éducatives. Les deux seules écoles primaires qui existent sont surchargées et le nombre d'élèves a atteint les 40 par classe. Du coup, les enfants ne sont pas mis dans de bonnes conditions d'apprentissage. L'enseignement préscolaire est aussi affecté par cette situation. Des enfants n'auront pas l'occasion de bénéficier de cette étape préparatoire identifiée comme étant une phase essentielle du parcours des élèves pour garantir leur réussite scolaire. D'ailleurs, à cause de la surcharge, les classes du préscolaire sont devenues juste des garderies dans les quartiers populaires. Dans ce quartier de plus de 20 000 habitants, 700 nouveaux logements sociaux seront attribués probablement avant la fin de l'année en cours. Le quartier connaît une extension phénoménale : plusieurs cités y sont construites, d'autres sont en projet, mais les structures d'accompagnement telles que les écoles n'ont pas suivi la courbe constamment ascendante de la population. D'autant plus qu'il faut s'attendre à l'arrivée d'enfants supplémentaires à l'avenir. La Fédération des parents d'élèves a, à plusieurs reprises, tiré la sonnette d'alarme à travers des correspondances adressées aux autorités compétentes. La dernière en date, du 5 septembre 2017, rappelle que la construction de nouvelles écoles dans ce quartier est devenue un besoin urgent pour mettre les enfants dans de meilleures conditions d'apprentissage. Les parents argumentent que «la réalisation de nouvelles structures éducatives entraîne des améliorations substantielles en matière d'apprentissage, gage de la réussite scolaire». Actuellement, l'école primaire Moulay El Hadj Mohamed tourne avec un effectif de 645 élèves répartis sur 16 divisions. Au deuxième trimestre, cet effectif pourra être revu à la hausse si les 700 logements sociaux sont attribués. A l'école El Bachir Boumediene, la situation est pratiquement identique. Plus encore, dans cette école qui date de l'ère coloniale, la vétusté est frappante. Les différentes opérations de réhabilitation entreprises dans cette école ont coûté suffisamment d'argent, autant pour en construire une nouvelle, sans que les conditions de scolarisation soient améliorées. Bien au contraire, les travaux entamés dans cette école ont concerné la construction de nouvelles classes, ce qui a considérablement rétréci la cour. Du coup, comme nous l'avait confirmé la petite Meriem, parmi les 440 enfants scolarisés dans cette école, beaucoup restent cantonnés dans les classes pendant la récréation pour éviter d'être bousculés par leurs camarades. Par ailleurs, dans leur correspondance, les parents d'élèves réclament la construction d'un nouveau CEM. «L'actuel collège dont la capacité d'accueil étant largement dépassée, n'est plus en mesure d'assurer un enseignement de qualité aux élèves», expliquent-ils.