Une des doléances dont étaient porteurs les 40 habitants de Sdara (commune d'El Hachimia), qui ont fait le déplacement hier à Bouira, pour un sit-in devant le siège de la wilaya, a un rapport avec l'implantation prochaine d'une carrière d'agrégats dont la proximité constitue pour eux et leur environnement immédiat une menace sérieuse. Le danger est déjà matérialisé par les deux unités, Cosider et un privé, en activité sur le site. En plus des nombreuses lézardes apparues sur les murs, les habitants de ce lieudit se plaignent des « puissantes charges » d'explosifs employées dans le dynamitage de la roche. Bien que les deux carrières soient à 1 km des habitations, l'explosion d'avant-hier était si forte que, selon Tahar et Mohamed – rencontrés sur les lieux du sit-in qui a commencé vers 9h30 et n'a pris fin que vers midi – tout le village a été enveloppé d'un épais nuage de poussière qui a mis longtemps à se dissiper. Nos interlocuteurs parlaient des vergers d'oliviers et de pommiers anéantis par la poussière et de difficultés respiratoires chez les malades chroniques. Ceci étant, les habitants, qui apprennent que trois autres projets vont bientôt entrer en production sur le site, dont celui qui les préoccupe tout particulièrement et qui ne sera qu'à quatre cents mètres de chez eux. En juin dernier, pour protester contre ce projet, ils fermaient le chemin vicinal qui relie El Hachimia à Hamam Ksena. En même temps, ils adressaient une lettre ouverte au président de la République. Résultat : on fait reculer l'emplacement de l'unité de production d'agrégats, qui était à 300 m de village, de 100 m ! Les citoyens étaient également porteurs de revendications ayant trait à l'AEP, à l'éclairage public, au transport scolaire, à l'état de la route n°97 qu'empruntent quotidiennement 300 à 400 camions de 20 t chargés de 35 t de caillasse. Ayant sollicité, en vain, d'être reçus par le wali et, à défaut, par le chef de cabinet, les manifestants, à qui on dit que les deux responsables étaient absents pendant la matinée, ont dû rentrer chez eux vers midi. La tristesse et la déception se lisaient sur leur visage.