Le Fonds monétaire international n'a pas manqué d'avertir contre le risque d'accumulation de prêts improductifs et de détérioration des actifs. Privé d'une large partie des dépôts du secteur des hydrocarbures, qui faisait sa grande aisance d'avant la crise, le secteur bancaire algérien continue néanmoins à bien résister, selon le Fonds monétaire international (FMI). Dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (Moanap), présenté à Dubaï et repris hier par l'APS, l'institution de Bretton Woods souligne ainsi le maintien de la résilience de la place financière en Algérie face à la chute des prix des hydrocarbures, appelée du reste à perdurer. Le secteur bancaire en Algérie reste bien capitalisé, malgré la baisse des prix de pétrole, avance en ce sens le Fonds monétaire international, précisant que dans l'ensemble, les banques dans la région du Conseil de coopération du Golfe et en Algérie restent rentables, en affichant «des ratios de fonds propres généralement bien supérieurs au minimum réglementaire». Ceci étant, la même institution financière internationale, qui évoque un renforcement des dispositifs de gestion des liquidités, dont l'exemple de la réintroduction d'instruments de refinancement en Algérie, ne manque pas d'avertir contre la hausse des prêts improductifs et le risque de détérioration des actifs. Dans cet ordre d'idées, convient-il de rappeler, les banques algériennes affichent un niveau de créances improductives de l'ordre de 11% , selon les données de la Banque d'Algérie (BA), cités par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de la présentation du plan d'action du gouvernement en septembre dernier à l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce taux, avait-il précisé, correspond à 800 milliards de dinars de créances détenues auprès des entreprises publiques et privées et des micro-entreprises à travers le dispositif de l'Ansej, accumulant à elles seules quelque 100 milliards de dinars de dettes. Au total, avait par ailleurs indiqué le Premier ministre, les crédits alloués à septembre dernier par les banques au profit des emprunteurs ont atteint quelque 8467 milliards de dinars, dont 4000 milliards de dinars accordés aux entreprises publiques et 700 milliards de dinars aux micro-entreprises dans le cadre de l'Ansej. Intervenant lors d'une rencontre organisée en juillet dernier à Alger, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, avait, pour sa part, fait état d'une chute drastique de l'ordre de 67% du niveau global de liquidité bancaire en deux ans, suite à la chute des prix du pétrole. Dans l'ensemble, avait-il assuré, le secteur bancaire local demeure encore bien capitalisé, rentable et résilient, même si la banque centrale a déjà fixé un nouveau cap de politique monétaire, en ayant d'abord procédé à l'arrêt de son ancienne politique de reprise de liquidités, avant de réactiver depuis quelques mois les instruments de réescompte et d'Open-market, lui permettant de pouvoir refinancer certaines banques en difficulté.